Les dirigeants européens pourraient laisser passer l’opportunité historique de réduire massivement la misère dans le monde, en ne tenant pas leurs engagements de consacrer 0,7 % du PIB à l’aide au développement. Sauf si la France et l’Allemagne prennent leurs responsabilités.
Il y a 45 ans, les Etats-membres de l’UE se sont engagés à atteindre la cible de 0,7 % du PIB consacré à l’APD. En 2015, cette promesse ne sera toujours pas honorée, compromettant la réussite des nouveaux objectifs pour le développement durable (ODD), indispensable pour sortir de l’extrême pauvreté des millions de personnes sur la planète. Ces ODD doivent être adoptés lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, en septembre prochain, en remplacement des objectifs du Millénaire pour le développement, qui expirent en 2015 (cf. note 1).
L’Union européenne, avec les autres pays riches, s’est engagée sur cette cible de 0,7 % du PIB lors de l’Assemblée générale des Nations unies de 1970. Cette promesse a été renouvelée en 2005, quand les Etats-membres se sont engagés à atteindre la cible en 2015. Le 26 mai prochain, la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères européens dédiée au développement, offre aux dirigeants l’opportunité de prendre l’engagement d’atteindre les 0,7 % en 2020. Des Etats-membres européens ont déjà atteint ou dépassé ce niveau, comme la Suède, le Luxembourg, le Danemark et le Royaume-Uni. D’autres Etats, en retard sur la cible, ne semblent pas vouloir renouveler leur engagement. Parmi eux, la France et l’Allemagne, qui restent flous sur un calendrier permettant de respecter l’engagement en 2020.