Jusqu’à l’été 2008, le patronat ne manquait jamais l’occasion de pourfendre l’obsolescence des règles de représentativité des organisations syndicales. Aujourd’hui, la polémique change de camp.
Car rien ne justifie désormais la différence de traitement entre organisations syndicales et patronales. Une évidence rappelée la semaine dernière par Jean-François Roubaud, le patron de la CGPME, et Alain Cordesse, président de l’Usgeres. « Pour parfaire les règles de la démocratie sociale voulue par les pouvoirs publics, il convient de fixer un cadre permettant de mesurer la représentativité patronale au niveau national et interprofessionnel », expliquent les deux dirigeants, en réclamant l’organisation d’une « élection nationale sur sigle » d’ici 2013. Les déclarations de ce surprenant attelage – quoi de commun entre la conservatrice CGPME et la sociale Usgeres ? – ont pris tout le monde de court. Qu’il s’agisse de Laurence Parisot, la présidente du Medef, qui n’a guère goûté l’initiative. Ou de l’UIMM de Frédéric Saint-Geours, premier financeur de la CGPME. Le Medef va devoir sortir du bois rapidement. D’autant plus que d’autres acteurs patronaux ont pris soin de rappeler leur existence. à l’image de CroissancePlus, d’EDC, d’Ethic et de Parrainer la croissance, qui ont fait savoir leur souhait de participer aussi au sommet sur l’emploi promis par Nicolas Sarkozy pour janvier. Du côté des pouvoirs publics, silence radio.