La fidélisation des aides à domicile passe par l’innovation managériale

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La fidélisation des aides à domicile passe par l'innovation managériale

En plein développement, quasi exclusivement féminin, le secteur de l’aide à domicile véhicule l’image d’un métier souvent pénible, peu considéré et mal rémunéré. Le plus souvent seules dans l’exercice de leur travail, les intervenantes ne sont pas pour autant libres de définir leur planning. Cyrille Ferraton et Stéphane Michun exploitent dans cette nouvelle publication une enquête du Céreq auprès de structures associatives du secteur. Ils analysent comment celles-ci transforment l’organisation du travail pour concilier l’autonomie de leurs salariées et leur intégration dans un collectif de travail.

- Aides à domicile : des modes d’organisation à réinventer

  • Un management à hiérarchie courte, réalisé à distance dans un secteur faisant face à de fortes contraintes : un turn-over important et des difficultés de recrutement renforcées par une demande en forte croissance.
  • L’objectif quasi exclusif des prestataires était jusqu’alors de garantir, par une planification stricte, les interventions auprès des usagers.
  • Fidéliser les aides à domiciles et développer un mode de fonctionnement plus collectif passe par le renforcement de leur autonomie et de leur responsabilisation

- Construire une organisation partagée en équipes autonomes

  • Un des objectifs est de permettre aux intervenantes de mieux contrôler leur planning et de favoriser les échanges d’expériences.
  • Pour cela, on observe la mise en place dans certaines associations de petites équipes autonomes de 6 à 12 aides à domiciles ayant chacune leur représentante. Cette dernière est au cœur de l’organisation d’échanges réguliers tout au long de l’année.
  • La mise en place de ce nouveau management a, par exemple, permis de faire passer de 50 % à 63 %, la part des salariées avec plus de cinq ans d’ancienneté, dans l’une des associations.

- Renforcer l’autonomie mais rompre l’isolement

  • Seules dans l’exécution de leurs tâches souvent difficiles (physiquement et émotionnellement), la majorité des intervenantes font preuve d’adaptabilité mais toutes ne s’inscrivent pas naturellement dans ces démarches collectives.
  • Ces dernières sont encouragées par le développement des espaces de dialogue sur le travail pour diffuser les « bonnes pratiques » aptes à répondre aux situations les plus délicates.
  • L’objectif est de renforcer l’autonomie des aides à domiciles mais aussi de les sortir d’une pratique isolée du métier par leur engagement dans les transformations organisationnelles.
  • La responsabilisation des aides à domicile est renforcée par ce management, notamment dans sa dimension collective. Devenir responsable d’équipes, tutrice de stagiaires ou animatrice d’ateliers participe de cette responsabilisation.

Les auteurs notent que les innovations managériales étudiées contribuent à la construction des identités et carrières professionnelles des aides à domicile. Leur motivation, le développement de leurs compétences et leur développement personnel sont encouragés par ces nouvelles formes d’organisation du travail. Pour autant, une réflexion plus poussée sur les conditions de travail parait nécessaire aux auteurs pour la pérennisation et la diffusion de ces transformations organisationnelles.

Aide à domicile : concilier l’autonomie et l’engagement dans un collectif
Cyrille Ferraton, Stéphane Michun
Céreq Bref n° 445, 2023, 4p.

Source : En savoir plus ?

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