Les agrocarburants ont la cote. Pourtant, ils suscitent déjà des désordres écologiques et une hausse des prix agricoles. Et menacent l’équilibre alimentaire de notre planète.
Parmi les alternatives envisagées au pétrole, les agrocarburants présentent plusieurs avantages : ils ne nécessitent pas d’investissements lourds en matière de distribution ou de renouvellement du parc automobile et ils présentent un bilan CO2 neutre puisqu’ils ne font que rejeter dans l’atmosphère le CO2 capté par les plantes au cours de leur croissance.
Leur développement présente cependant un inconvénient de taille : les terres qui leurs sont consacrées ne sont plus utilisées pour produire des aliments.
La diminution de la production mondiale du pétrole, c’est pour 2007 ou 2008. Les piles à combustible et les biocarburants sont des solutions illusoires.
Lorsque l’on étudie la consommation de pétrole (carburants, engrais et autres produits pétrochimiques) utilisée pour produire l’équivalent en biocarburants, on constate qu’il faut, sur un hectare de culture, en tonne équivalent pétrole (tep) :
huile de colza : 0,50 tep consommée pour produire 1,37 tep = 0,87 tep à l’hectare,
huile de tournesol : 0,29 tep pour 1,06 tep = 0,77 tep / ha,
éthanol de betterave : 3,22 tep pour 3,98 tep = 0,76 tep / ha.
Lire : http://travail-chomage.site.voila.fr/energie/fin_petrole.htm
Pour produire l’équivalent des 49 millions de tonnes de pétrole consommées par les seuls transports (sans compter les autres usages) il faudrait utiliser dans le meilleur des cas (huile de colza) 56.400.000 hectares (564.000 km2) soit plus que la superficie de la France et 3,6 fois la superficie des terres cultivées du pays.
La situation n’est pas meilleure dans les régions tropicales. Celles-ci permettent un meilleur bilan énergétique à court terme (en utilisant beaucoup de produits chimiques pétroliers), mais les sols de ces régions sont fragiles et deviendraient rapidement stériles, sans compter les ravages de la déforestation.
La situation de l’agriculture et comment nourrir les populations sont d’autres aspects méconnus de la disparition du pétrole, comme celui de la surpopulation.
Sur le même site, un très bon article sur l’épuisement de l’uranium et le mythe de l’hydrogène.