Utilité sociale ; gouvernance fondée sur le principe "un homme/une femme, une voix", absence de rémunération du capital etc. : ces valeurs de l’économie sociale (ES), qui regroupe les mutuelles, les coopératives et les associations (2 millions de salariés), influent-elles sur le mode de management ? En tout cas, le sujet agite ce milieu, comme en témoignent plusieurs manifestations. Le 5 octobre à Paris, le Crédit coopératif s’interrogera sur son attractivité, lors de sa XXVIe rencontre intitulée "Quelle promesse employeur ?". Question-clé pour ce secteur qui, lui aussi, va devoir recruter en nombre pour cause de départs massifs en retraite au cours des prochaines années. "Nos valeurs, qui répondent à des enjeux sociaux modernes, peuvent contribuer à enrichir le travail", estime Jean-Claude Detilleux, président du Crédit coopératif. "Donnez du sens à votre travail" est d’ailleurs le slogan adopté par le premier Forum national de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire, qui se tiendra les 13 et 14 octobre à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), organisé par le centre des jeunes dirigeants de l’économie sociale (CJDES) et l’Association pour faciliter l’insertion des jeunes diplômés (AFIJ).
En termes de gestion des ressources humaines (GRH), tout n’est pas parfait dans l’ES, admet Nicolas Froissard, chef de projet du Forum et administrateur bénévole du CJDES. "Mais par leur objectif, qui ne peut pas être de maximiser les profits et de verser des dividendes à des actionnaires, les entreprises de l’ES peuvent se concentrer sur la qualité du service qu’elles rendent. Ce qui implique plus de formation, une moindre pressurisation des salariés, qui vont donc se sentir un peu plus épanouis."