Cette citation de Woody Allen résume assez bien la longue histoire du monde associatif depuis les « bonnes œuvres » - à dimension caritative – jusqu’à la gestion d’activités économiques générant aujourd’hui 1,7 millions d’emplois. Elle résume aussi l’état d’esprit actuel des responsables associatifs.
La onzième édition de notre revue « La vie associative » s’appuie sur une enquête inédite ayant sollicité l’avis et le témoignage de 1150 responsables associatifs. Les résultats sont sans appel : pour les responsables des structures associatives, les besoins de financement sont de plus en plus importants. Ils sont à mettre en perspective avec l’accroissement des besoins sociaux auxquels doivent faire face les associations. Or leurs incertitudes ne sont plus liées à une conjoncture mais bien aux remises en question des modèles de financement qui prévalaient jusque là.
Nous constatons toujours plus d’associations mais les analyses montrent une concurrence de plus en plus forte pour l’accès aux financements. Dans ce contexte, les collectivités ne pourront plus compenser le désengagement de l’Etat. Les financements privés, en augmentation, resteront concentrés sur un nombre restreint d’associations…
Ces prévisions ne sont pourtant pas fatalistes : pour consolider les relations financières avec les pouvoirs publics tout en développant l’accès aux ressources privés, des solutions concrètes existent.
Nous avons choisi de donner, en toute liberté, la parole à des acteurs associatifs, des experts, des universitaires et des élus pour qu’ils témoignent de ce moment clé de l’histoire associative.
En octobre prochain, nous espérons du rapport de la mission parlementaire sur « le financement et la gouvernance des structures associatives » des pistes prospectives. Pour la fin d’année, nous attendons que la Conférence nationale de la vie associative, sous l’égide du Président de la République, prenne en compte les propositions du monde associatif organisé.
Jacques HENRARD