Municipales et Cantonales 2008 : et si on pratiquait l’ouverture à la société civile ?

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Municipales et Cantonales 2008 : et si on pratiquait l'ouverture à la société civile ?

A trois mois des élections municipales et cantonales de mars 2008, l’heure est plus que jamais à la mobilisation des candidats et aux tractations de deuxième tour qui font et défont les positionnements nationaux des grands partis ou ce qu’il en reste. Par définition pour des élections locales, il est difficile pour les Français d’en comprendre les enjeux globaux alors que ces élections vont dessiner la République des proximités de demain. Doit-on se contenter de compter les points et de mesurer l’écart toujours croissant entre la vie politique et la société ?

Deux sondages nationaux parus ces dernières semaines dévoilent une toute autre conception de la démocratie et de l’engagement citoyen. Pour le centenaire de l’Association des maires de France au mois de novembre[1], le sondage commandé faisait clairement apparaître un constat d’impuissance dominant des Français dans leur capacité d’influer sur les décisions politiques (26% au mieux pour l’échelon communal). De fait l’appétit des Français pour la participation citoyenne est toujours aussi fort six ans après les élections municipales qui ont fait émerger le concept de démocratie participative : 85 à 90% des personnes interrogées souhaitent être davantage associées aux décisions d’aménagement local comme des orientations générales de la commune. Six ans après les observateurs notent cependant que l’esprit critique s’est développé : 28% estiment que les pratiques de la démocratie participative communale sont avant tout des opérations de communication…un taux qui monte à plus de 40% dans les catégories professionnelles supérieures.

C’est bien dans ce cadre paradoxal des besoins et pratiques de la démocratie participative que les Français perçoivent les associations comme ayant un rôle central à jouer dans la démocratie participative : 70% considèrent qu’elles sont « une chance pour la démocratie » notamment parce qu’elles « nous représentent utilement » (42%) ou parce qu’elles sont compétentes (28%). Seul un quart des Français les jugent néfastes par leur particularisme ou leur fonction de filtre de la parole des « simples citoyens ».

On retrouve dans le sondage du Forum national des associations du mois de novembre ces chiffres éloquents sur la confiance accordé aux associations par les Français notamment sur le sujet délicat du financement de la vie associative.[2] 71% des français font confiance aux associations alors même qu’ils sont interrogés en pleine affaire de l’Arche de Zoé et plus de 80% d’entre eux souhaitent que le poids de l’économie associative se maintienne ou se développe encore dans les années à venir. Plus intéressant encore, 40% des Français pensent que le financement par les pouvoirs publics doit augmenter et seul 9% d’entre eux le juge trop important. Cette photographie de l’opinion finit de légitimer l’action associative au cœur de la nouvelle société française.

Enfin, les Français jugent en majorité que les services des associations sont moins cher que ceux des entreprises pour les raisons fondamentales du recours au travail bénévole comme par l’exercice de leurs missions dans un cadre non lucratif. Le modèle associatif est donc bien connu et reconnu par nos concitoyens.

La démocratie représentative, si elle se nourrit régulièrement des compétences associatives, doit pouvoir conforter sa légitimité par une approche renouvelée du partenariat avec la société civile. Chacun à sa place mais chacun à une place. Les Françaises et les Français, engagés ou pas dans la vie associative, y sont prêts. Et ça, ce n’est pas une opération de communication.

Jacques HENRARD
Président de la conférence permanente des coordinations associatives

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