La relation entre les jeunes et les forces de l’ordre est un sujet hautement sensible dans notre pays. La
Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) salue l’initiative du ministère de l’intérieur d’organiser lundi 31 août
une première réunion de travail sur ce sujet et le remercie de l’invitation. La JOC est l’unique organisation
nationale de jeunes conviée à ce rendez-vous.
La fracture entre les jeunes et les forces de l’ordre est bien réelle. Dans les quartiers populaires, les habitants
rencontrent la police presque uniquement lors de descentes spectaculaires et d’arrestations. Il
n’existe aucun contact autre que répressif entre les jeunes et les forces de l’ordre. Pour la JOC, ce constat
explique en grande partie l’incompréhension grandissante entre les deux parties. C’est elle qui génère parfois
violence et irrespect d’un côté comme de l’autre. Ces dernières années, la suppression de la police de
proximité a favorisé le processus et coupé définitivement le contact entre les jeunes et la police.
Pour résoudre le problème, il est indispensable de ne pas se limiter à l’étude des relations entre les jeunes
et les forces de l’ordre. « Les causes sont plus profondes, elles sont avant tout économique et sociales,
explique Stéphane Haar, président de la JOC. La ghettoïsation de quartiers entiers, le retrait de services
publics et surtout un taux chômage démentiel expliquent en partie la réaction violente de certains jeunes
qui ont perdu tout espoir en l’avenir. » Il est urgentissime de s’attaquer à ces problèmes pour mettre fin au
sentiment d’abandon qui gagne les habitants des quartiers et leur permettre de vivre dignement.
La notion de respect mutuel est primordiale. Depuis quelques années, tout est fait pour salir l’image de la
jeunesse et notamment celle des quartiers populaires. Les opérations de polices volontairement surmédiatisées
ont contribué à ce phénomène. Chez les jeunes, le sentiment d’être perpétuellement stigmatisés
provoque colère et rancoeur vis à vis des forces de l’ordre souvent responsables de ce traitement.
La JOC est la première association de jeunes de milieux populaires. Sa présence dans les quartiers lui permet
d’apprécier au plus près les effets des différentes politiques mises en place. Les 10 000 adhérents
de l’association agissent pour une prise en compte plus importante des jeunes dans les décisions qui les
concernent.