Grenelle de l’environnement : des "solutions" sans rupture

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Grenelle de l'environnement : des "solutions" sans rupture

Comme toujours volontariste, Nicolas Sarkozy est venu clore, par un
discours, une concertation de plusieurs mois. Pour autant, malgré des
engagements initiaux ambitieux, le président de la République n’a voulu
prendre aucun risque tangible pour les intérêts de l’industrie française
et a annoncé des mesures sans toujours prendre des engagements précis.
Concernant les économies d’énergie, les Amis de la Terre prennent acte
avec intérêt des annonces positives faites sur le secteur du bâti. Ils
demeureront attentifs aux questions du financement et de la faisabilité,
qui demeurent en suspens alors que deux millions de personnes sont mal
logées et que l’endettement des ménages continue de croître. Les
déclarations sur les transports semblent pour la première fois
encourageantes, mais demandent à être précisées pour en évaluer
l’impact.

En revanche, l’immobilisme sur la question du nucléaire confirme que
l’Etat refuse toujours de reconnaître les risques inhérents à cette
technologie dont le poids économique continuera d’empêcher de réels
choix de rupture en matière énergétique. Nicolas Sarkozy s’engage à
suspendre la culture des OGM pesticides en attendant leur évaluation,
mais satisfait la FNSEA en évoquant en définitive le « droit » de
produire et de consommer « avec et sans OGM », en chargeant les
parlementaires de faire le travail. Quant aux pesticides, les 50% de
réduction annoncés « si possible dans les dix ans » sont bien peu
crédibles.

Claude Bascompte, président des Amis de la Terre, décrypte : « En
voulant ménager la chèvre et le chou, le nucléaire et les renouvelables,
l’agriculture biologique, les OGM et les agrocarburants, les
incinérateurs et la réduction à la source des déchets, Nicolas Sarkozy
s’efforce de paraître courageux, mais refuse de prendre des engagements
clairs et remet à plus tard la question des choix réels, dont celle,
cruciale, des financements. Il en va ainsi pour les moyens nécessaires
au triplement de la surface cultivée en agriculture biologique en 2012.
 »

« Les discussions sur la contribution énergie-climat devront, pour cette
même raison, être suivies avec la plus grande attention. Au bout du
compte, les déclarations de principe généreuses cachent mal la poursuite
d’une politique de soutien aux grands intérêts industriels. Nous sommes
loin de la révolution écologique promise. »

Les Amis de la Terre ont activement participé aux travaux des
commissions thématiques. Ils soulignent que le président de République a
délibérément ignoré une certain nombre de propositions faites par les
partenaires, parfois de façon unanime. En tout état de cause, les Amis
de la Terre ne se satisferont pas d’effets d’annonce et évalueront dans
les jours et les mois à venir la teneur exacte des engagements prononcés
par le chef de l’Etat.

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