Plus de 3000 entreprises françaises sont détenues par leurs salariés via des coopératives. Mais les startups peinent à embrasser ce modèle.
L’amour dure sept ans, les startups aussi… et l’histoire s’achève parfois même avant ! Plusieurs jeunes pousses ont fermé leurs portes ces derniers mois – Lima, Keecker, Oyst et Sharepay pour ne citer qu’elles – entraînant dans leur chute salariés et investisseurs. Pour éviter cette issue fatale pour l’entreprise et son projet, ces startups ne pourrait-elles pas pivoter vers le modèle de la coopérative et ainsi se relancer ? De l’usine Lip à Besançon en 1973 à la reprise, il y a quelques mois, de la librairie Les Volcans à Clermont-Ferrand, les sociétés coopératives et participatives (Scop) constituent depuis plusieurs dizaines d’années un recours à la liquidation. Alors, qu’est-ce qui empêche les startups de céder aux sirènes des reprises en coopérative ?
Un modèle peu adapté au financement d’une startup
« Scop et startup sont deux modèles antinomiques, tranchent Fabien Courvoisier et Rui Cabrita, avocats associés du cabinet Solegal. La startup a besoin de capitaux et d’investisseurs alors que les règles des Scop sont très contraignantes en matière d’organisation du capital. » En effet, une majorité du capital – 51% – doit être détenue par les salariés eux-mêmes et aucun associé, fût-il salarié, ne peut détenir plus de la majorité du capital. Les actionnaires extérieurs à l’entreprise sont donc les bienvenus mais ne peuvent pas disposer de plus de 49% du capital et de 35% des droits de vote en conseil d’administration. De surcroît, les votes sont répartis à raison de un par tête, sans distinction selon la part du capital détenue. En clair : les investisseurs extérieurs à l’entreprise peuvent apporter du capital mais disposeront d’un pouvoir de décision minime.