Duralex, Bergère de France, La Meusienne… Plusieurs sociétés en difficulté ont récemment rebondi sous forme de coopératives que les salariés possèdent et contrôlent. Mais en dépit de leur bonne santé, les Scop restent des exceptions difficilement transposables aux 4,5 millions d’entreprises tricolores.
Quelque 159 emplois menacés sur le site Bonduelle de Saint-Mihiel, 124 à la papeterie de Stenay et presque autant au supermarché Auchan de Bar-Le-Duc... La Meuse n’échappe pas aux plans sociaux qui s’accumulent en France. Mais au milieu de ce maelström de suppressions d’emplois, deux bonnes nouvelles ont rompu avec la grisaille ambiante dans ce département rural. En quelques mois, deux entreprises en difficulté ont été reprises par leurs salariés sous forme de sociétés coopératives et participatives, plus connues sous le nom de Scop.
La Meusienne, spécialisée dans la fabrication de tubes en acier inoxydable, a été rachetée par 41 salariés à Ancerville. A Bar-le-Duc, 57 salariés ont repris la fabrique de laine Bergère de France, une entreprise historique du département.
"Dans la Meuse, une commune vit avec son entreprise, alors lorsqu’une usine disparaît, ça pèse"
reconnaît Jean-Michel Nicolas, directeur général de la Scop Bergère de France
L’homme à l’origine de la reprise est maintenant à la tête d’une entreprise d’une cinquantaine de salariés-associés, où chacun est un peu plus qu’un employé.
"Hier, les gens partaient en laissant la lumière allumée, maintenant ils font plus attention car c’est chez eux"
schématise-t-il pour expliquer le nouveau fonctionnement de l’usine.