Le concept d’économie sociale et solidaire a fait irruption dans le débat politique. De quoi s’agit-il ? D’un modèle alternatif de production ? D’un système opposé au modèle libéral, ou complémentaire à lui ? Ou plus simplement d’une façon de traiter les thématiques d’insertion sociale, au profit des populations les plus pauvres ? Réflexions de Jean-Philippe Magnen, membre du Conseil national interrégional des Verts, en charge de l’économie sociale et solidaire dans le cadre du Projet 2007 de ce parti.
[b]Comment définir l’économie sociale et solidaire (ESS) ?[/b]
On a commencé à parler d’économie sociale et solidaire (ESS) pour décrire de larges pans de l’activité économique qui ne dépendent ni totalement du marché, ni totalement du service public. Typiquement, on a alors mis en valeur des activités comme les services à la personne, l’insertion par l’économique, les loisirs et l’éducation populaire… Ce qui a créé de la confusion : l’ESS a pu être résumée par certains à une économie marginale de traitement des problématiques sociales que l’économie classique ne sait pas résoudre. Une sous-économie, une « économie des pauvres », en quelque sorte ! Mais l’ESS couvre un champ bien plus large que cela. En fait, le concept d’ESS casse les schémas traditionnels, en posant un questionnement ambitieux sur la nature et l’objet-même du développement économique.