Depuis le dernier remaniement gouvernemental, suite aux élections législatives, l’ESS se trouve sous administration de Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. Les premières réactions de l’ESS avaient plutôt salué le choix d’une personne sensible aux causes sociétales et ayant œuvré dans le domaine par ailleurs, même si on pouvait s’interroger sur sa liberté de choix de ce portefeuille ministériel in fine. En politique, on peut toujours tergiverser, les faits doivent prendre le relais à un moment pour apporter les preuves. Elisabeth Borne a donné sa feuille de route à sa secrétaire d’Etat :
- Simplifier la vie des associations, qui sont les poumons de notre vie démocratique, pour leur permettre d’être plus agiles, plus réactives, et les soutenir par la valorisation de leur action, de leur expertise, de leurs métiers et la prise en compte de leur spécificité dans les politiques publiques.
Accompagner le développement de l’économie sociale et solidaire par une évaluation des outils existants, la simplification et la modernisation de l’agrément ESUS et la sensibilisation des acteurs publics et privés.
Faire rayonner les principes de l’économie sociale et solidaire, le bénévolat, et valoriser l’engagement des entreprises sous différentes formes (économie responsable, fondations, mécénat...)
Des orientations intéressantes en phase avec les demandes exprimées par les acteurs depuis plusieurs années. Les associations sont en priorité (à la lecture) et l’entrepreneuriat social n’apparaît en tant que tel. Evolution ? Diplomatie ?
Mme Schiappa s’est rendu à l’invitation d’ESS France qui organisait un temps de plaidoyer intitulé « 5 ans au service du développement de l’ESS ». ESS France a ainsi pu présenter ses axes forts dans le discours de son président, Jérôme Saddier.
Transition vers une société plus respectueuse, regard vers l’international, voici deux des axes parmi les 6 présentés par ESS France. L’ESS refait de la politique et on ne peut que s’en réjouir si on veut également une transformation de la société.
Pourtant, le collègue Ministre de l’Intérieur de Mme Schiappa maintient sa loi polémique « confortant les principes républicains » (Dite "Loi contre le séparatisme"). Le mouvement associatif, l’un des deux fers de lance avec le Collectif des Associations Citoyennes, a réagi après la demande du Préfet de la Vienne de retirer des subventions à un festival citoyen à cause d’un atelier sur la désobéissance civile. Le mouvement associatif a renouvelé son opposition à cette loi et s’est interrogé sur la compatibilité de cette loi avec l’orientation vers un "pacte de confiance avec les associations" que souhaite Mme Schiappa.
Une clarification de ce que veut vraiment le gouvernement des associations est à prévoir.
Qui n’a jamais reçu un mail, un sms ou une publicité sur les réseaux sociaux pour "dépenser son CPF sous peine de le voir disparaître" ? Et de pester ensuite après ses profiteurs et escrocs ! La première condamnation est tombée (et lourdement), envoyant, selon les ministres concernés, un signal fort à ceux qui voudraient persister dans cet abus de dispositif.
Bonne lecture,
Bonne semaine.
Guillaume