L’idée. En pleine débâcle économique, le développement des services à la personne pourrait apparaître comme l’une des solutions permettant d’endiguer la remontée du chômage. En 2005, Jean-Louis Borloo avait même bâti son plan de cohésion sociale autour de ces fameux services, avec en ligne de mire la création de 500.000 emplois sur trois ans, voire plus...
A travers cet essai très dense, à l’exact opposé de l’ouvrage de vulgarisation, les auteurs, économistes et universitaires, « dissèquent » de manière systématique le secteur et son marché. Le portrait froid et austère qui en ressort est plutôt sans concession. C’est la précarité qui domine. Un secteur où les salariés sont fragilisés par l’emploi de mauvaise qualité, la non-qualification. Où l’omniprésence du temps partiel, les bas salaires et l’absence de perspectives d’évolution sont la norme. L’ouvrage souligne le caractère hétéroclite de la notion de services à la personne, « ni tout à fait services sur la personne, garde-malade, soins esthétiques (...), ni tout à fait services pour la personne, assistance informatique (...) ». Bref, pour ces trois économistes, ni un vrai secteur ni de vrais emplois.