La crise économique et financière d’une exceptionnelle gravité met en exergue que la financiarisation à l’extrème de l’économie et la recherche de la maximisation des profits ont des répercussions dramatiques sur l’ensemble du monde et des citoyens.
Hors, depuis plus d’un siècle, les principes qui donnent la primauté à la satisfaction des besoins du plus grand nombre, à l’utilité sociale, à l’intérêt général, à la juste répartition des richesses et des gains des activités produites, à la vision d’un développement de long terme, à la participation de tous et à la démocratie économique, sont mis en œuvre dans les organisations et entreprises de l’économie sociale.
Malgré leurs réussites, l’Economie sociale, ses entreprises et ses entrepreneurs n’ont pas la place et la reconnaissance qui doit leur revenir, spécialement dans les développements législatifs et réglementaires, tant nationaux qu’européens.
La conférence de l’économie sociale doit permettre d’affirmer le rôle incontournable joué par nos entreprises dans le développement économique, social, environnemental de nos territoires et de faire reconnaître leurs spécificités dans le droit positif.
Les journées des 21 et 22 novembre 2008 sont l’occasion d’une part, d’insister sur la nécessaire pluralité des formes d’entreprendre en posant la question de la reconnaissance des statuts des entreprises de l’économie sociale, de leur place dans la législation européenne, de la reconnaissance de leurs employeurs, de la place qu’on leur accorde dans le débat sur l’intérêt général, les règles du marché et les réglementations qui en découlent.
Cette conférence, enfin, fera une place aux relations des entreprises de l’économie sociale de l’Union Européenne avec leurs partenaires méditerranéens.
Alors que l’Union Européenne est sous présidence française, il convient, de façon urgente et pérenne, d’inscrire l’économie sociale au sein de l’Europe, et de mettre en avant, à l’heure où la crise financière et économique ne cesse de s’étendre, la chance que représente pour l’Europe la pluralité des modes et des formes d’entreprendre des acteurs de l’économie sociale, comme facteur de compétitivité et de croissance économique, mais aussi comme « agent de démocratisation économique » et de nouvelle régulation.