Jean-Claude Hazera, journaliste, a assisté à la conférence qui s’est tenue le 25 janvier à paris. En voici les principaux éléments.
Mimétiques ou différents ?
L’économie sociale et solidaire a envie de faire valoir ses différences avec l’économie « capitaliste » mais de multiples raisons la poussent aussi à se fondre dans le paysage. Peut-elle éviter ce « mimétisme », expression employée par l’un des participants à la conférence sur l’Economie sociale et solidaire organisée le 25 janvier à Paris par les Echos ? C’est une des questions qui a sous-tendu toute cette journée. « Nous sommes trop discrets » a dit Gérard Andreck, président de la MACIF, s’exprimant en tant que président du CEGES, Conseil des Entreprises, Employeurs et Groupements de l’Economie Sociale. Allant dans le même sens, l’économiste Bernard Maris attend avec enthousiasme les Etats généraux de l’économie sociale et solidaire. Le projet, lancé en octobre dernier par une partie des ténors du secteur que l’on retrouvait à la tribune de la conférence des Echos est destiné à « faire connaître et reconnaître nos valeurs, nos pratiques, nos solutions ». Il devrait culminer par une grand rencontre à Paris en juin prochain.
Les personnes qui vivent l’économie sociale savent bien ce qui les réunit. La salle applaudit comme un seul homme quand le philosophe Henri Pena-Ruiz conclut son propos en disant que pour lui le social ne peut pas juste être « le reliquat » de l’économie et de la création de richesses. « C’est bien, la manière d’entreprendre et la finalité poursuivie par l’activité développée qui constituent les particularités du secteur de l’ESS », constatait le député du Nord Francis Francis Vercamer (Nouveau Centre) dans le rapport publié en avril 2010 qui a été souvent évoqué au cours de la conférence. La crise avec les doutes qu’elle a fait surgir sur l’efficacité et la légitimité des entreprises capitalistes est perçue comme une occasion de mettre en avant la solution Economie sociale.