Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) publié en début de semaine met en lumière l’intérêt et les défis des centres de santé en France. Ils jouent en effet un rôle crucial dans les soins de premiers secours et les actions de prévention.
2 798 centres de santé en activité étaient recensés en 2022, dont 586 pluriprofessionnels. Malgré une croissance de 65 % des centres de santé de ce type entre 2016 et 2022, ce modèle reste minoritaire en France comparé à d’autres pays. Environ 7 750 professionnels médicaux y exercent, principalement en médecine générale et soins dentaires, souvent à temps partiel.
La situation économique de ces centres est cependant préoccupante. L’augmentation des charges d’exploitation, notamment la masse salariale, a réduit leur rentabilité. Entre 2016 et 2022, ces charges ont augmenté de 82 %, en grande partie en raison de l’inflation et de la raréfaction des professionnels de santé, qui sont moins bien rémunérés qu’en pratique libérale. Cette hausse des charges n’a pas été compensée par les financements, dont 80 % proviennent des remboursements d’actes par l’Assurance maladie et les complémentaires santé. Aujourd’hui, de nombreux centres de santé se retrouvent avec un déficit d’environ 10 % de leurs dépenses, variant de 5 % pour les associations à 67 % pour les centres universitaires.
Les centres de santé, remparts contre les inégalités
Pour faire face à ces défis, le rapport de l’IGAS propose vingt pistes pour améliorer le modèle actuel. Parmi celles-ci, un accompagnement visant à améliorer la productivité des centres. Notamment par la mise en place d’une prise en charge coordonnée où différents professionnels de santé travaillent ensemble pour offrir des soins complets aux patient·e·s, et l’augmentation de la file active des patiente·s, c’est-à-dire le nombre d’entre eux suivis de manière régulière par un centre.