En reconnaissant l’existence de signaux d’alerte, l’AFSSA revient clairement sur ce qu’était sa position jusqu’à maintenant,
mais elle n’en tire pas les conséquences qui s’imposent.
Les signaux d’alerte, dont elle fait état, sont multiples, car on dispose aujourd’hui de plusieurs centaines d’études mettant en évidence
une grande variété d’impacts.
C’est ce que résumait la déclaration signée par les 38 scientifiques réunis lors de la conférence de Chapel Hill aux Etats Unis en 2007 :
« le BPA est suspecté d’être impliqué dans les grands problèmes de santé actuels : cancer du sein, cancer de la prostate,
diabète de type 2 et obésité, atteinte de la reproduction, problèmes neuro-comportementaux, maladies cardio-vasculaires… » .
Depuis cette conférence, les données se sont accumulées. 49 études ont été publiées entre Mai et Décembre 2009 qui confortent,
sauf une, ce jugement. Fait nouveau depuis 2008, les études chez l’homme commencent à être publiées :
chez l’adulte : maladies coronariennes, diabète, troubles de la sexualité, diminution de l’efficacité de la fécondation in vitro
chez les personnes les plus imprégnées en BPA
chez l’enfant : troubles du comportement en lien avec l’imprégnation maternelle au BPA
(étude publiée en octobre 2009).
Cette étude américaine montre qu’au niveau d’imprégnation où est la population humaine,
on retrouve ce qui a été observé dans 30 études chez l’animal (rat, souris, singe) .
Il est donc urgent d’agir et de ne pas attendre, comme le propose l’AFSSA, les résultats d’études à venir.
Il y a urgence, car le problème principal est la contamination du fœtus par sa mère et
cette contamination est principalement d’origine alimentaire :
boîtes de conserve,
canettes de boisson,
films alimentaires,
récipients,
bouteilles d’eau et
matériel électroménager en polycarbonate...
Le Réseau Environnement Santé demande à Madame la Ministre de la Santé, ministre de tutelle de l’AFSSA, de prendre une décision d’interdiction du BPA dans les plastiques alimentaires, seule
mesure susceptible d’arrêter la contamination maternelle et par voie de conséquence celle de la quasi-totalité des foetus.