Comment lutter contre la précarité grâce à la transition écologique et énergétique ? Les regards croisés de Daphné Chamard-Teirlinck, chargée de projets Mobilité inclusive et durable au Secours Catholique et Patrick Jolivet, directeur des études socio-économiques de l’ADEME.
Comment la crise de l’énergie affecte-t-elle les plus pauvres ?
Daphné Chamard-Teirlinck : Le revenu mensuel médian du million de personnes que le Secours Catholique accueille chaque année en France est de 548€. 60% de ce revenu est absorbé par des dépenses pré-engagées comme le loyer et bien sûr l’énergie. Quand on a 5€ de reste-à-vivre à la fin du mois, une augmentation de 20% de la facture de gaz ou d’électricité n’est pas tenable. D’autant que les difficultés s’accumulent : passoires thermiques énergivores, modes de chauffage peu performants, pas ou peu d’alternatives en matière de mobilités… Les crises, qu’elles soient énergétiques ou climatiques, on l’a vu avec la sècheresse ou les incendies de cet été, font tomber dans la précarité ceux qui étaient sur le fil.