L’association de production de musique Dyade Art & Développement, à Grenoble, démontre comment l’économie sociale et solidaire peut bel et bien se révéler une solution viable dans un secteur que l’on dit en crise.
Les activités de Dyade sont multiples, mais ensemble, concourent à créer « une économie sociale de la culture », comme aime à le rappeler Nizar Baraket, co-fondateur du collectif. Au départ lieu d’auto-production créé par quelques musiciens grenoblois, Dyade devient un label à part entière, dédié d’abord au spectacle vivant, puis au disque. Loin des schémas de l’industrie du disque, l’association pratique plutôt un artisanat de la filière musicale. Son catalogue peut sembler maigre en regard des majors : 5 groupes de musique sont produits et les disques sont tirés en moyenne à 1 000 exemplaires.
Mais le label mise avant tout sur le spectacle, lieu d’une relation privilégiée entre l’artiste et le public. Le disque, lui, est considéré comme une rente et un moyen de faire venir le public aux concerts. D’ailleurs, Dyade a décidé de diffuser ses disques sous licence Creative Commons : tout le monde est libre de les copier et de les échanger. A l’inverse du discours ambiant qui assène que le piratage tue la création, le label encourage la circulation de ses œuvres.