Ancien résistant (dirigeant départemental des "Mouvements Unis de Résistance"), Claude Alphandéry entre au Parti communiste en 1946 et le quitte en 1956. Devenu expert auprès de l’ONU, puis président de la "Banque de la Construction et des Travaux" en 1964, il se consacre depuis les années 1970 à la lutte contre l’exclusion et adhère au Parti socialiste après sa rencontre avec Mitterrand (dont il s’éloignera par la suite). Il conduit, alors, avec Robert Lion, Directeur de la "Caisse des Dépôts et Consignations" (CDC), une mission sur le développement local et la lutte contre les exclusions qui donnera naissance en 1989 au programme "Solidarité Développement" de la CDC. Enfin, en 1991, il devient président du "Conseil national de l’insertion par l’activité économique", structure de représentation et de concertation des acteurs de l’insertion. Il publie en 1999 "Vivre et résister", Paris, Descartes et Cie.
Transversales Science Culture. Claude Alphandéry, vous avez été directeur de banque et vous êtes aujourd’hui président du Conseil national de l’insertion par l’activité économique, quel est le sens de votre engagement sur la question des monnaies solidaires et dans le projet Sol en particulier ?
Claude Alphandéry. Quand j’étais banquier ou que je m’occupais de comptabilité nationale, je ne me posais pas la question des monnaies solidaires. Je vivais sur le modèle économique classique. Certes, je connaissais l’existence des systèmes d’échanges, mais je pensais qu’ils resteraient limités, notamment en raison de la difficulté à leur trouver des contreparties. Il ne faut pas oublier que, dans les années 1950, on se demandait encore s’il fallait inclure les services dans le calcul du Produit intérieur brut (PIB) ! Lorsque j’ai mis les pieds dans l’économie solidaire, j’ai compris que, pour qu’elle ne reste pas une économie de seconde zone, il fallait inventer une, ou des, monnaie(s) complémentaire(s).