Au XIXe et XXe siècles, face au capitalisme triomphant, s’est manifesté un mouvement associatif, coopératif, mutualiste, respectueux de l’homme et soucieux de cohésion de la société. Simultanément, la pression des luttes sociales (avec une accélération dans les trente années d’après-guerre) a permis de renforcer les services publics, de corriger les inégalités, de réduire les risques naturels et sociaux.
Mais depuis trente ans, les nouvelles technologies, la mondialisation et la déréglementation des échanges ont dopé et transformé l’économie capitaliste. Engagée dans une course vers la productivité et le profit, elle crée des richesses impressionnantes mais elle tend à précariser l’emploi pour gagner en performance et à ignorer les services individuels et collectifs s’ils ne sont pas solvables sur le marché. L’Etat résiste mal à la pression brutale du marché. En revanche l’opinion, même si elle est fascinée par l’abondance des marchandises s’inquiète des risques climatiques, biologiques, technologiques, financiers. Elle est choquée par les inégalités, par le contraste entre les richesses ostentatoires et la misère sous ses yeux. Le malaise qu’elle ressent la fait réagir. Ne serait-ce que ponctuellement, elle tend à renouer le lien entre économie et solidarité.