Livreurs de repas à domicile ou encore chauffeurs de VTC, ils sont appelés à voter, du 9 au 16 mai, pour choisir leurs représentants professionnels. Pour ces travailleurs des plateformes numériques, autour de 100 000 indépendants en France, cette élection est inédite. De récents jugements, tel celui concernant Deliveroo, montrent de quels abus ces entreprises sont capables pour travestir la réalité des liens qu’elles entretiennent avec les travailleurs auxquels elles ont recours. Le plan social annoncé chez Just Eat souligne aussi le cynisme avec lequel ces sociétés géantes font passer leurs intérêts financiers avant tout et surtout avant leur personnel, y compris récemment recruté.
De longue date, à l’échelon national et international, FO défend les droits des travailleurs de plateformes, leur apporte informations et conseils. L’organisation milite plus que tout pour que des protections collectives soient apportées à ces précaires, déclarés indépendants, généralement à tort, isolés et souvent très jeunes.
Rien qu’en Europe ils sont quelque 28 millions, soit 10 % des travailleurs européens et, selon la Commission européenne, on en comptera 43 millions en 2025. Ils travaillent pour une ou plusieurs de ces cinq cents sociétés, pour la plupart géantes, installées entre autres en Europe et dédiées au transport de voyageurs (Uber, Free Now...) ou à la livraison à domicile de plats préparés (Deliveroo, Uber Eats, GoDelivery, Glovo... ). On les appelle les travailleurs des plateformes numériques, les TPN. La quasi-totalité (90 %) d’entre eux exercent sous statut « d’indépendant ». En France, ils sont souvent auto-entrepreneurs et c’est à eux que s’adressent ces élections, inédites, du 9 au 16 mai, visant à créer une représentation professionnelle.