DESSINÉES par Christian Lacroix, les tenues des agents de la SNCF seront dorénavant fabriquées par Armor Lux. Un contrat de 250 000 pièces par an, sur cinq années (4 millions d’euros par an), qui donne de la visibilité à la société bretonne. « La fabrication de vêtements professionnels constitue une niche intéressante : elle nous permet de maintenir les 650 emplois que nous avons en France sur nos deux usines, à Quimper et à Troyes », indique Jean-Guy Le Floc’h, président de la société .
Ce marché revient à Armor Lux, qui s’est engagé à utiliser du textile équitable, c’est-à-dire acheté à son juste prix en Afrique ou ailleurs.
Toutefois, comme les uniformes des 110 000 facteurs qu’Armor Lux livre depuis 2004 pour un marché annuel de 15 M d’euro, les vêtements ne seront pas « made in France », mais produit au Maroc, en Tunisie ou encore en Bulgarie. Elle fabrique déjà 70% de sa production dans ces 3 pays « Aujourd’hui, en Bulgarie, l’équivalent du smic tourne autour de 100 euros. De plus, ils ont un savoir-faire très pointu dans le textile. Nous garantissons donc à nos clients une qualité qu’il serait difficile d’obtenir en Chine », explique le dirigeant. Et d’ajouter : « Nous travaillons aussi pour Casino, Leclerc, le Conservatoire du Littoral ou encore l’armée française. Il s’agit de contrats intéressants. En effet, depuis quelques années, ces grands comptes adoptent une stratégie d’externalisation et ont des exigences de qualité et de durabilité des vêtements auxquelles nous pouvons répondre », assure-t-il. Tradition, nouvelles technologies et délocalisations, le mariage des trois ingrédients permet à l’entreprise de survivre.