Les assureurs ont été les victimes collatérales de la crise financière de 2008. Peu importe qu’aucun acteur significatif français ou européen ne soit tombé, que la chute du numéro 1 mondial, l’américain AIG, soit liée à une toute autre activité (la spéculation sur les dérivés de crédit) les régulateurs ont été pris d’une obsession : mieux les encadrer pour empêcher toute faillite.

La directive Solvabilité 2 nous explique donc comment une entreprise d’assurance doit être gouvernée : de façon « prudente », avec des « dirigeants effectifs », en identifiant quatre « fonctions clés » avec un droit de regard de l’ACPR sur les détenteurs de ces postes ; avec des Administrateurs « compétents et honorables », qui approuveront formellement 20 rapports sur les « politiques écrites »…C’est le triomphe de la « conformité ».

Tout à leur obsession d’empêcher la faillite des entreprises d’assurance à horizon d’un an, les régulateurs européens ont également mis en place des règles sur les placements financiers effectivement très prudentes et très sûres…qui découragent l’investissement en actions ou en actifs de long terme comme les infrastructures. Parce qu’avec un horizon d’un an, ces placements peuvent effectivement se révéler volatiles ou peu liquides. Le risque d’investissements hasardeux est ainsi contenu…et la croissance européenne plombée.