SIDA : faire face aux nouveaux enjeux auprès des femmes et des jeunes

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SIDA : faire face aux nouveaux enjeux auprès des femmes et des jeunes

En 2023, SIS Association a répondu à près de 95 000 sollicitations à travers ses dispositifs, couvrant des préoccupations autour du VIH, des IST, des hépatites, et des questions de santé sexuelle. Le dispositif VIH/Sida représente à lui seul 61 % de ces entretiens, soit 57 409 échanges, confirmant le besoin de soutien constant sur cette thématique.

ENCORE DES RISQUES PRIS FACE AU VIH & AUX IST

Les entretiens avec les appelants révèlent une attention particulière aux risques de transmission (52 %), aux problématiques psychologiques (36 %), et au dépistage (33 %). Les personnes interrogent sur les situations de risque, notamment les pratiques sexuelles, le vécu psychologique après une prise de risque, et les modalités de dépistage. Ces demandes sont majoritairement formulées par des hommes (81 % des appelants), dont plus de la moitié ont entre 25 et 39 ans, qui semblent échapper aux messages de prévention.

TENDANCE : LA RÉPONSE PAR ÉCRIT INSTANTANÉ

En 2023, 27 % des sollicitations sont passées par le Live Chat, un service en ligne permettant aux usagers d’obtenir des réponses écrites en temps réel.

« Chaque jour, nous nous efforçons de répondre aux évolutions et aux besoins de santé sexuelle des Français. Nos usagers nous parlent de plus en plus par écrit. »

explique la Directrice de SIDA INFO SERVICE, Docteure Arame Mbodje.

COMBATTRE L’ISOLEMENT EN RÉGION

La région Île-de-France est en tête des sollicitations (36 %) et montre la demande croissante des grandes métropoles.

« Cependant, nous constatons également une augmentation des besoins d’accompagnement en milieu rural et de l’isolement, où l’accès à des structures de soutien reste limité à l’image des déserts médicaux »

précise la Directrice, Docteure Arame Mbodje.

DES ACTIONS RENFORCÉES EN OUTRE-MER (GUYANE ET À MAYOTTE)

En 2023, du fait de la prévalence du VIH et des IST, SIS ASSOCIATION a étendu ses services en Outre-Mer, avec des actions renforcées en Guyane, adaptées aux cultures et langues locales pour rompre l’isolement et contribuer à la réduction des inégalités d’accès aux soins. À Mayotte, un nouveau service d’écoute dédié à la santé sexuelle, Mayotte Infos Santé Sexuelle, en partenariat avec une association locale, a été mis en place.

DES PERSONNES ATTEINTES EXCLUES & ANGOISSÉES

Les PVVIH ont été nombreuses à aborder en 2023 des problématiques d’ordre psychologique. 41% d’entre elles évoque l’angoisse face à la mort, la dépression.

« Qu’on le veuille ou non, malgré les progrès réalisés, le VIH reste en 2024 une maladie qui stigmatise, qui exclue socialement. Les femmes touchées ont beaucoup de mal à communiquer avec leur entourage… »

explique la Directrice de SIDA INFO SERVICE, Docteure Arame Mbodje

LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DE L’ANNÉE

Les dispositifs de SIS ASSOCIATION ont enregistré 57 409 échanges concernant le VIH en 2023, dont 95% impliquaient des personnes au statut sérologique négatif ou inconnu, et 5 % avec des personnes vivant avec le VIH (PVVIH).
Les hommes représentent la majorité des usagers (81 %). Les personnes âgées entre 25 et 39 ans (52 %) sont également plus représentées.
Les PVVIH se caractérisent par un âge médian plus élevé (45 ans vs 31 ans), une proportion légèrement plus élevée de femmes (23 % vs 19 %), et une orientation sexuelle plus souvent déclarée comme homosexuelle (32 % vs 25 %).
Les appelants ont principalement sollicité le dispositif SIDA INFO SERVICE par téléphone (64 %), LiveChat (27 %), et email (6 %), représentant ainsi 97 % des sollicitations sur le VIH, tous canaux confondus.
La région Île-de-France a été la principale source de sollicitations, représentant 36% du total.
Les problématiques d’ordre psychologique et relationnel ont concerné les PVVIH (44%) et les personnes au statut sérologique négatif ou inconnu (36%).
Par ailleurs, les personnes non infectées ont abordé dans des proportions importantes les risques de transmission (55%) et le dépistage (35%). Elles ont moins abordé le traitement (17%) et lorsqu’elles discutent des traitements, leur intérêt se concentre principalement sur les thérapies préventives, TPE (58%) et PrEP (34%).
En revanche, les personnes séropositives ont davantage axé leurs discussions, en plus des problématiques d’ordre psychologique et relationnel, sur les examens et traitements (43%), ainsi que sur les questions juridiques et sociales (18%).

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