Le gouvernement a choisi. Retarder l’âge légal de départ en retraite, allonger la durée de cotisations nécessaire pour avoir une vraie retraite, alors que les jeunes entrent de plus en plus tard dans la vie active et que les quinquagénaires sont poussés hors du marché du travail bien avant 60 ans, c’est tout simplement organiser une baisse massive du niveau réel des retraites et le prolongement des inégalités de la vie active, amplifiées pendant la retraite. Au bout de ce chemin, le retour d’une catégorie massive de personnes âgées pauvres, comme il y a deux générations.
Cette catastrophe n’est pas inévitable. Faciliter l’entrée des jeunes dans le travail autrement que par les petits boulots, maintenir les emplois des travailleurs plus âgés par la formation et l’adaptation des conditions de travail, ce serait à la fois agir pour l’emploi et protéger les retraites de tous. Remettre en cause le déplacement, constant depuis trente ans, de la richesse du travail vers le capital, ce serait à la fois lutter contre les inégalités croissantes et trouver les ressources dont un système solidaire de retraites a besoin.
La LDH, attachée au principe fondamental de retraite par répartition, constate la faillite des systèmes de capitalisation face à la crise. Elle est particulièrement attentive aux injustices qui frappent les femmes et aussi les travailleurs exécutant les tâches les plus pénibles. Elle rappelle que les exigences d’égalité et de solidarité sont partie intégrante de la conception indivisible des droits de l’Homme qui engage la République française, et considère que les propositions des gouvernants actuels ne satisfont pas, en l’état, à ces exigences.
C’est pourquoi, elle appelle les citoyens à manifester massivement le 27 mai pour signifier leur attachement aux acquis de longues luttes sociales et à l’égalité des droits.