La Ligue des droits de l’homme (LDH) a présenté, jeudi 26 avril, l’édition 2007 de son Etat des droits de l’homme en France, déplorant une "régression continuelle des libertés" et condamnant particulièrement le bilan de Nicolas Sarkozy, candidat UMP à la présidence et ex-ministre de l’intérieur. Qualifiant la "vision du monde" de M. Sarkozy d’"absolument terrifiante", le président de la LDH, Jean-Pierre Dubois, a laissé peu de suspense sur la prise de position du comité central samedi dans le duel Nicolas Sarkozy-Ségolène Royal. "Il faut réagir avant qu’il ne soit trop tard", a-t-il martelé jeudi, parlant de "grave régression en matière de droits fondamentaux depuis cinq ans".
"La politique législative de course au sécuritaire à dominante xénophobe sacrifie au report de voix d’extrême droite les droits des étrangers, l’humanité élémentaire et, au bout du compte, les libertés de tous", écrit Jean-Pierre Dubois en introduction de ce bilan publié aux éditions La Découverte, et constitué d’une série d’articles brefs évoquant les questions ayant interpellé la Ligue tout au long de l’année 2006, qu’elles concernent la justice, le racisme, la citoyenneté ou l’immigration.
Revenant sur plusieurs événements, comme l’expulsion de Cachan, la multiplication des tentes de sans-abri, la promulgation-abrogation du CPE ou l’affaire d’Outreau, la LDH fait le constat d’une "aggravation de la crise sociale", d’un "approfondissement de la crise institutionnelle" et d’une "extension de la crise éthique" qui "se répand au rythme de la contamination de l’ordre républicain par l’agenda lepéniste".