Le 12 mars, les ministres européens des Affaires étrangères se réuniront en réunion informelle pour discuter de la position de l’Union européenne pour les trois prochaines conférences internationales : Addis-Abeba, New York et Paris, trois rendez-vous cruciaux pour l’année 2015. A l’ordre du jour, rien de moins que le futur de nos sociétés et de notre planète.
Entre juillet et décembre les dirigeants du monde devront mobiliser les ressources nécessaires pour financer les besoins immenses de la planète et des populations les plus vulnérables ; adopter des objectifs de développement durable (ODD) pour le post-2015, véritable feuille de route pour réaliser la transition ; et parvenir à un accord ambitieux pour le climat (COP21).
Les membres de Coordination SUD et de la Campagne post-2015 - Transitions pour un monde juste adressent aux négociateurs et aux responsables politiques un message clair : se montrer à la hauteur du défi et s’engager vers un modèle plus respectueux de l’environnement.
La séquence politique est cruciale : « Sans réformes du système et sans engagements ambitieux à Addis-Abeba, les autres échéances internationales sont vouées à l’échec. Les besoins sont immenses. Le financement du développement passe par des règles fiscales internationales de nature à réduire les inégalités et par une lutte efficace contre l’évasion fiscale qui ne cesse d’appauvrir les pays », insiste Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.
Addis-Abeba sera aussi l’occasion de faire le bilan des efforts des États en matière d’aide publique au développement. « Le bilan ne sera pas brillant pour la France. Les États doivent adopter des mesures ambitieuses. L’aide continuera de jouer un rôle crucial pour les populations les plus pauvres, particulièrement dans les pays moins avancés et les pays en crise », rajoute Christian Reboul administrateur de Coordination SUD et responsable plaidoyer financement du développement à Oxfam France. La résolution de la France est de consacrer 0,7 % de son RNB à l’APD en 2015. En réalité elle n’y consacre que 0,37 % en 2014.
« Les pays riches s’en remettent presque exclusivement aux multinationales. Sans encadrement solide, cela risque de défavoriser les PME des pays pauvres et d’engendrer des atteintes aux droits humains et des dérives spéculatives » complète Grégoire Niaudet, chef de file de la commission APD et financement du développement de Coordination SUD et chargé de plaidoyer au Secours catholique – Caritas France.
Aujourd’hui, plus que jamais, il faut agir ! Le statu quo n’est pas une option. La Campagne post-2015 et Coordination SUD publient un mémorandum sur le financement des futurs ODD : « Pas de réussite sans réformes et moyens ambitieux