Lors de son assemblée générale, le réseau CHANTIER école a noté le réel intérêt du vaste processus de réflexion qui a placé, pendant six mois, l’insertion sociale et professionnelle au cœur des préoccupations de tous les acteurs de la société.
Cependant les membres de l’Assemblée Générale s’interrogent fortement, car la feuille de route présentée le 27 mai ne pose aucun élément concret en matière de mise en œuvre des mesures proposées et nulle référence n’est faite aux moyens qu’il faudra consacrer à celle-ci.
Aujourd’hui, les Ateliers et Chantiers d’Insertion croulent sous les injonctions paradoxales portées par une gouvernance morcelée entre l’Etat et les multiples compétences décentralisées vers les collectivités territoriales.
A ces obligations nouvelles s’ajoute la diminution significative des financements conventionnels lourde de conséquence pour la pérennité des ACI.
De nombreuses structures ne pourront, à court terme, faire face à leurs obligations faute de conventions signées avec l’Etat et leurs principaux partenaires (collectivités territoriales, PLIE, …).
Les promesses faites par le gouvernement ne sont pas tenues, la question des cotisations « accident du travail » n’est toujours pas réglée.
Trésoreries exsangues, prévisions budgétaires lourdement déficitaires, des structures, chaque jour plus nombreuses, ferment leurs portes, licencient salariés permanents et salariés en parcours d’insertion pourtant placés au cœur des préoccupations du Grenelle.
Or les ateliers et chantiers d’insertion répondent clairement aux besoins des personnes les plus éloignées de l’emploi qu’ils salarient. Leurs fonctions essentielles, à travers la mise au travail, l’accompagnement social, professionnel et la formation, en font des acteurs incontournables reconnus comme efficaces dans le développement et la cohésion sociale des territoires.
Face à cette situation, les adhérents du réseau national CHANTIER école :
appellent les élus nationaux et territoriaux à agir, dès maintenant à leurs côtés, pour permettre à la réforme engagée de se mettre en place dans les territoires avant que les acteurs ne disparaissent.
resteront vigilants et soucieux de l’opérationnalité des mesures liées à cette réforme, aux moyens alloués et à la fixation d’un calendrier qui engagera nécessairement un plan national de soutien aux acteurs porteurs d’Ateliers et Chantiers d’Insertion
conduiront toutes les actions de mobilisation nécessaires, au regard des réponses apportées par les pouvoirs publics.