Depuis leur origine, agissant dans une perspective éducative et émancipatrice, les Ceméa affirment leur volonté de contribuer à construire une société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire. Quand ils réaffirment cela, ils le font pour lutter contre le repli sur soi, la défiance vis-à-vis de ce qui est étranger et la mise en doute du collectif, la mise en œuvre de politiques qui accentuent la pauvreté et la précarité, excluant encore un peu plus les plus fragiles et notamment les jeunes et les femmes ; la montée en puissance insidieuse d’une certaine forme de marchandisation de l’éducation ; une Europe malmenée et sans véritable projet politique. Quand ils réaffirment ainsi le sens profond de leur projet politique, les Ceméa prennent place dans le débat idéologique. L’Éducation nouvelle a pour ambition de contribuer à la formation de citoyens autonomes, d’éduquer à l’esprit critique pour ne pas accepter de fait les systèmes dominants. C’est en cela qu’elle est subversive.
« Mon objectif, ce n’est pas de construire la société de demain, c’est de montrer qu’elle ne doit pas ressembler à celle d’aujourd’hui » disait Albert Jacquard.
Prenant appui sur leurs ambitions premières : agir par l’éducation, les Ceméa souhaitent amplifier leur action visant à promouvoir l’autonomie de pensée, le développement des capacités critiques de discernement, l’habileté à identifier et déjouer les tentatives d’endoctrinement et d’asservissement à une vision du monde exclusive, une vision du monde prônant la haine et la destruction de l’autre, de ceux qui ne se soumettent pas, pour réaffirmer avec force leurs convictions et leurs
ambitions profondes d’un monde plus juste, plus fraternel.
Profondément attaché aux principes d’entraide et de solidarité, confiant en l’Autre, les Ceméa ont toujours défendu, dans leurs engagements politiques et pédagogiques les réponses qui prennent en considération la personne dans sa globalité et sa complexité. Le projet des Ceméa reste celui de la transformation sociale pour faire en sorte que, par la formation, nous aidions à la construction de citoyens éclairés, capables d’expressions singulières, mobilisés sur des valeurs humanistes.
Tel est le sens politique des actions conduites par les Ceméa en 2016. Telles sont les ambitions qui sous-tendent les interventions présentées dans ce rapport d’activité. Faut-il rappeler que c’est grâce à l’engagement militant des bénévoles, des volontaires, des professionnels des Associations de l’hexagone et des outremers que tout cela a été possible.
À toutes et à tous,
Merci.
Édito de Jean-Luc Cazaillon, Directeur général des Ceméa