Les résultats du rapport annuel 115 pour l’année 2014 montrent que le recours au numéro d’urgence est en progression ces deux dernières années, avec une hausse de 4% du nombre de personnes qui demandent un hébergement d’urgence, sur les 37 départements du baromètre de la FNARS.
Le 115 face à la paupérisation des familles
Pendant l’année 2014, 97 600 personnes ont appelé le 115 dans l’espoir d’être hébergées dans une structure sociale.
Si les hommes seuls restent encore les principaux demandeurs, la FNARS observe une sollicitation croissante des familles avec enfants (+16 % depuis 2012, les familles représentant 39 % des appels en 2014), des femmes seules (+12% depuis 2012) et des travailleurs pauvres (10% des appelants déclarent avoir un emploi).
La précarité des enfants s’intensifie, avec plus de 20 600 mineurs dont les parents ont appelé le 115 cette année, un phénomène en hausse : +18% entre 2012 et 2014.
Le 115 n’héberge qu’une personne sur deux faute de places d’accueil disponibles
Le rapport annuel 2014 montre une nouvelle fois que le droit à l’hébergement d’urgence pour toute personne en détresse sociale reste en grande partie inappliqué faute de places suffisantes.
En 2014, une personne sur deux n’a pas obtenu d’hébergement. 48 000 personnes ont eu une réponse négative à chacun de leur appel au 115. Une situation sociale qui s’aggrave
(+ 14% de personnes jamais hébergées entre 2012 et 2014).
La hausse du nombre de places, surtout en hôtels (+78%) n’ayant pas pu compenser la hausse des demandes.
L’absence d’offres d’hébergement suffisantes éloigne le numéro d’urgence de ses missions premières et génère l’épuisement et le non-recours des personnes, tout comme une perte de sens et une frustration des professionnels.
Un été 2015 difficile
Les chiffres du baromètre de juin 2015 montrent que la situation ne s’améliore pas cet été : 52% des personnes ayant sollicité le 115 n’ont jamais pu obtenir de place en juin. Plus de personnes ont appelé le 115 en juin 2015 qu’en juin 2014 (+5%), pour moins d’attributions de places (- 7%).
Pendant la période estivale, des structures d’hébergement et de distribution alimentaire suspendent ou diminuent leurs services, des places ayant fermé à partir du 31 mars, date qui marque la fin des plans hiver. Pourtant, la détresse sociale n’est pas moins importante en été, moment où la rue tue aussi.