A l’heure où l’artificialisation des terres va bon train, où le départ à la retraite d’un tiers des agriculteurs est imminent, Terre de Liens agit au quotidien en faveur de la préservation des terres qui nous nourrissent. Pourtant, le mouvement Terre de Liens, soutenu par 25 000 citoyens, risque de perdre une grande partie de ses financements.
Créé en 2003, le mouvement Terre de Liens achète des fermes en France métropolitaine et permet l’installation de paysans et paysannes en agriculture biologique, lesquels privilégient la vente en circuit court. C’est aujourd’hui 200 fermes que Terre de Liens a à son actif, l’équivalent de 5 000 hectares de terres préservés dans toutes les régions de la métropole.
Néanmoins, ses actions reconnues d’utilité publique, essentielles à la protection de l’environnement et au maintien d’activité en zone rurale, sont mises en danger en ce moment-même. La Foncière Terre de Liens, actrice majeure de la préservation du foncier agricole, est exclue du nouveau dispositif prévu dans le projet de loi finances 2020 pour les foncières solidaires, actuellement examiné au Parlement. Elle risque en effet de voir son taux de réduction d’IRPP (impôt sur le revenu des personnes physiques) sur les souscriptions d’actions, principale source de financement de l’achat des fermes, passer de 18% à 0%, représentant un véritable coup de frein à son activité, et ce dès le 1er janvier 2020.
L’économie sociale et solidaire est célébrée au mois de novembre partout en France, mais il est regrettable que dans un même temps on la pénalise en réduisant ses sources de financement. Il reste quelques jours aux parlementaires pour inverser la vapeur à l’occasion des débats du projet de loi de finances.