Il y a quinze jours, l’UFC-Que Choisir constatait que les marges de distribution du carburant avaient
augmenté de 2 centimes d’euros au litre en décembre. Les distributeurs n’avaient donc pas tenu leur
engagement, effectué le 10 novembre auprès de la ministre de l’Economie, de tenir leur marge.
Suite à cette interpellation, la ministre de l’Economie a déclaré, le 6 janvier, avoir « demandé aux
distributeurs de nous justifier les chiffres qui ont été avancés par l’UFC-Que Choisir » car « nous
sommes attentifs à chaque centime, c’est dans l’intérêt des français ».
Depuis cette intervention de la ministre, nous constatons que les marges de distribution n’ont pas
diminué mais, au contraire, qu’elles ont de nouveau augmenté de plus de deux centimes !
Selon le relevé de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), la marge de distribution1 sur le
gazole est ainsi passée de 7 centimes en octobre, à 9,2 centimes en décembre et 11,8 centimes sur les
relevés des 7 et 14 janvier 2008. La marge sur l’essence est passée de 7 centimes en octobre à
8,8 centimes en décembre et 12,1 centimes pour les 7 et 14 janvier.
En outre, il apparaît que les hausses de marges ont aussi touché le fioul domestique. La marge de
distribution sur ce produit est ainsi passée de 8,9 centimes en octobre à 13,9 centimes sur les relevés
des 7 et 14 janvier.
Cette augmentation sur le fioul est d’autant plus inacceptable que, contrairement au carburant, la
distribution de ce produit est peu concurrentielle. Par cette augmentation de la marge, le prix du fioul en
France est devenu plus élevé que la moyenne européenne (3 centimes d’écart en décembre).
L’UFC-Que Choisir en conclut que non seulement les pétroliers n’ont pas tenu les engagements pris
devant le gouvernement mais aussi que, rappelés à l’ordre, ils persistent et signent en augmentant
encore leur marge de distribution. Il va de soi que ces hausses, historiquement très inhabituelles,
viennent s’ajouter à celles du prix du baril et des marges de raffinage qui sont bien plus rémunératrices.
Pour l’UFC-Que Choisir, les distributeurs de produits pétroliers doivent abaisser immédiatement de
4 centimes leur marge pour simplement revenir aux niveaux pratiqués ces dernières années.
Enfin, devant la vacuité des accords entre le ministère et les pétroliers, il faut mobiliser une mission
d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée nationale pour faire un bilan des engagements des groupes
pétroliers et effectuer des propositions tant sur le prix, que sur l’investissement dans le raffinage et leur
contribution à la réduction de la dépendance au pétrole.
1. La marge de distribution du carburant s’évalue par la différence entre la cotation Rotterdam du carburant et le prix hors taxe des
carburants facturé en France.