Selon une dépêche de l’AFP, un homme de 38 ans en situation irrégulière est décédé dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 novembre à Colombes (Hauts-de-Seine) après avoir reçu deux décharges du pistolet à impulsions électriques Taser pendant son interpellation par la police.
RAIDH, qui mène campagne en faveur d’une régulation des conditions d’usage et de dotation de cette arme qui adresse une décharge de 50 000 volts, ne peut que regretter la surdité des pouvoirs publics face à nos multiples alertes quant aux dangers du Taser X26 dont sont équipés plus de 4000 policiers et gendarmes en France.
Dans l’attente des résultats de l’autopsie pratiquée sur la victime, RAIDH demande que toute la lumière soit faite quant aux modalités d’utilisation de l’arme envers la personne décédée et des réponses immédiates s’agissant des questions suivantes :
Pourquoi l’arme a-t-elle été utilisée à deux reprises ?
Les policiers étaient-ils en situation de légitime défense au moment de l’usage du Taser ?
La vidéo censée se déclencher en cas de tir à distance a-t-elle été visionnée et sera-t-elle rendue publique ?
RAIDH saisit cette occasion malheureuse mais inéluctable pour rappeler la nécessité d’initier un moratoire immédiat de cette arme de torture susceptible de donner la mort conformément aux recommandations du Comité contre la torture des Nations Unies.
Rappel : le Conseil d’Etat interdisait récemment la dotation du Taser X26 aux policiers municipaux, une interdiction récemment levée par le décret et l’arrêté initiés par les services du Ministère de l’Intérieur en dépit des réserves de la plus haute juridiction administrative française.
RAIDH a, depuis, de nouveau saisi le Conseil d’Etat s’agissant de la dotation des policiers municipaux et la Cour européenne des droits de l’Homme s’agissant de la dotation des policiers nationaux.
Communiqué de presse RAIDH – Réseau d’Alerte et d’Intervention pour les Droits de l’Homme – www.raidh.org