Ce matin le Président de la République, accompagné de M. TOURAINE et P. BOISTARD, faisait l’analyse des développements de la Loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement et présentait ainsi un pré-bilan du quinquennat sur la politique en faveur des aînés.
Bien sûr des éléments positifs :
M. TOURAINE a d’emblée rappelé que le mot « dépendance » est une faute de vocabulaire, constat essentiel aux yeux de l’AD-PA et le Président a indiqué que la semaine bleue devait être la semaine bleu, blanc, rouge.
Positif aussi l’augmentation de l’APA à domicile, PAERPA [1] , le futur crédit d’impôt à domicile, le rappel par le Président et P. BOISTARD de la nécessité d’une société bienveillante et solidaire à l’égard des aînés.
Mais un réel malaise :
Tout d’abord pas un mot sur les millions de personnes concernées pour elles-mêmes ou leurs proches par la vie en établissement, si ce n’est quelques généralités parfois maladroites.
Ensuite une insistance sur la vie à domicile le plus longtemps possible qui tourne le dos à des décennies privilégiant le choix de la personne âgée, et mythifie le domicile sans se donner les moyens d’y accompagner suffisamment bien les personnes ni d’y considérer les salariés comme ils le devraient.
Surtout malaise face aux choix budgétaires arrêtés jusqu’à présent.
F. HOLLANDE a su mettre en place un début de financement pour l’aide à l’autonomie à travers la CASA [2] ; mais pour n’avoir pas arbitré sur son utilisation, les deux Gouvernements de F. HOLLANDE resteront ceux qui auront le plus détourné à d’autres fins les crédits initialement prévus pour les personnes âgées ; situation d’autant plus insupportable que l’Etat annonce désormais officiellement le détournement des crédits de la CNSA pour financer le RSA et la Sécurité sociale.
Il reste encore beaucoup de distance entre les paroles et les actes. Les personnes âgées en paient le prix. Les Français le ressentent, ce qui fonde sans doute le malaise qu’ils ressentent à l’égard des hommes et femmes politiques. A eux de rétablir la confiance d’ici mi 2017, notamment en utilisant la CASA à ceux pourquoi elle a été créée.
[1] Personnes Agées En Risque de Perte d’Autonomie
[2] Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie