Après la « généralisation » de la distribution du livret A à toutes les banques commerciales opérée en 2008, une nouvelle étape vers la privatisation de l’épargne populaire est désormais ouverte.
Alors que les patrons des grandes banques (BNP, Crédit Agricole, Société générale, BPCE…) font pression pour détourner dans leurs caisses, sans contrepartie ni contrôle, une partie croissante des 260 milliards de ressources d’épargne populaire (Livret A et LDD) , le gouvernement vient de leur donner raison en édictant un projet de décret en forme de jack pot pour lle milieu bancaire. En effet, ce décret ne les les oblige plus à centraliser à la Caisse des dépôts un encours global au moins égal à 125 % du montant global de prêts accordés par la CDC pour la construction et la réhabilitation de logements sociaux, tel que stipulé par la loi de Modernisation de l’Economie de 2008 (LME).
Pourtant, toutes les évaluations réalisées, tant par la Cour des Comptes que par l’Union sociale pour l’habitat, ou par la Caisse des dépôts font état de la nécessité absolue de centraliser à la CDC plus de 70 % de cette épargne, au risque de mettre en cause à court terme le financement et donc la réalisation de programmes de constructions. Ceci est d’autant plus scandaleux que la Ministre de l’économie, mme LAGARDE s’était engagée à plusieurs reprises devant les parlementaires à fixer un taux de centralisation à la CDC de 70 % lors du débat sur la loi LMEen 2008.