Les associations regroupées en 15 coordinations au sein de la CPCA (Conférence Permanente des Coordinations Associatives) s’élèvent contre la volonté de faire disparaître la Délégation à l’Economie Sociale. Cela marquerait la fin de la reconnaissance de l’économie sociale par les pouvoirs publics.
Les associations, parties prenantes très actives de l’économie sociale, demandent fortement à ne pas être séparées des autres acteurs de l’économie sociale et à conserver un partenariat de nature interministériel avec les pouvoirs publics.
L’économie sociale - mutuelles, coopératives, associations - regroupéee au sein du CEGES (Conseil des Entreprises et Groupements de l’Economie Sociale) emploie aujourd’hui 2 millions de personnes ; a un chiffre d’affaire de 150 milliards d’euros de ressources hors banques coopératives. Ses organisations, non-délocalisables pour la grande majorité d’entre elles, font vivre les territoires et par leur mutualisation maintiennent et créent des emplois. Elles sont, y compris dans les déclarations gouvernementales, des acteurs essentiels de la lutte contre l’exclusion.
Au moment où le Premier ministre parle de « croissance sociale », où l’Europe montre un intérêt accru pour ce secteur non-lucratif, créateur d’emploi, il est plus que paradoxal d’assister à une disparition au niveau de l’Etat du concept même d’économie sociale dont la disparition de la DIESS est le symbole. Alors que mutuelles, coopératives, associations ont concrétisé leurs objectifs communs et renforcé leurs liens par la création du Ceges ; on assiste au dépeçage du secteur, par le rattachement des seules associations au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative.
Au moment où il est fait appel largement aux associations, il n’est pas bon que celles-ci se sentent marginalisées et niées dans leur volonté d’appartenance pleine et entière à un secteur économique porteur de dynamisme au service de la cohésion sociale.
Depuis trente ans le secteur de l’économie sociale a été partenaire de l’Etat dans une interministérialité indispensable du fait de la transversalité du secteur qui œuvre dans tous les champs, économiques et sociaux et du caractère spécifique, non-lucratif, de ses acteurs. La Délégation à l’Economie Sociale est l’outil nécessaire pour le contact entre le CEGES et les différents ministères et pour permettre une action concertée en particulier au niveau européen. Les problèmes posés au secteur non-lucratif dans ce pays exigent une mobilisation des différents ministères intéressés dans une action concertée en particulier au niveau européen.