Greenpeace USA a-t-il fraudé le fisc américain ? Cette grave accusation est lancée, rapport détaillé de 10 pages à l’appui, par une association, Public Interest Watch (PIW). Cette association, dont la vocation consiste à "garder un oeil sur les gardiens autoproclamés de l’intérêt public", scrute les comptes des associations pour révéler la corruption et l’utilisation illégale des fonds collectés auprès du public.
Dans un communiqué, la section américaine de l’association écologique affirme en réponse que le rapport est faux, qu’elle respecte exactement la loi fiscale américaine. Elle attaque ensuite PIW relevant les nombreuses campagnes de celle-ci contre d’autres associations. Surtout, elle suspecte PIW d’avoir été fondé par des entreprises américaines pour décrédibiliser les ONG les mettant en cause.
Image. Cette affaire, dont l’origine remonte à septembre 2003, illustre une nouvelle étape des relations compliquées entre ONG et entreprises, notamment du secteur énergétique, comme les batailles entre Greenpeace et Areva, des groupes écologistes et EDF, les défenseurs des droits de l’homme en Birmanie et Total. Les campagnes des premiers convainquent l’opinion et les "accidents médiatiques" brouillent l’image des seconds. Celles vendant des biens de consommations perdent de nombreux clients, celles produisant des biens de production, jusqu’alors protégées, sont désormais obligées de réagir. Après les véritables actions militaires des années 70, notamment autour des centrales nucléaires, après les campagnes de communication défensives des années 90, certaines entreprises parmi les plus attaquées entrent dans une nouvelle phase : dévoiler les dessous, parfois peu ragoûtants, de certaines ONG et exiger de la transparence de la part des hérauts de la transparence.