Le lobby biotechnologique marque de son empreinte les 60 propositions
rendues publiques par cette Mission « d’information » qui s’apparentent
une fois de plus à un publi-reportage en faveur des OGM. Les demandes
des consommateurs et des citoyens sont une nouvelle fois ignorées, et
l’agriculture biologique, alternative réelle aux modes de production
actuels, est mise en danger.
Les rapporteurs de cette Mission refusent (proposition n°49)
l’étiquetage des produits issus d’animaux ayant consommé des OGM (lait,
viandes, oeufs). C’est pourtant par l’alimentation animale que
transitent environ 80% des OGM qui entrent dans la chaîne alimentaire
par le biais de l’alimentation animale sans que les consommateurs en
soient informés.
Les rapporteurs de cette Mission d’information n’hésitent pas à
préconiser (proposition n°31) la fixation de seuils de pollution
génétique pour l’Agriculture biologique, risquant ainsi de tuer ce qui
fait la force de la bio, sa qualité et son absence de pollution
génétique. C’est la mort de l’agriculture bio qui est clairement
programmée par la mission d’information !
Face à l’impossibilité de créer des filières séparées strictes du champ
à l’assiette, les parlementaires proposent de légaliser les pollutions
génétiques.
Les parlementaires préconisent (proposition n°37) la création d’un fonds
d’indemnisation abondé par la filière OGM et l’Etat. Il est pourtant
complètement inacceptable que le coût et la responsabilité des
pollutions génétiques soient supportés par les citoyens-contribuables,
alors que plus de 75% des Français s’opposent aux OGM. Au regard de
l’échec du FIPOL faute de fonds suffisants, un tel fonds risque d’être
dérisoire face à l’ampleur de ces pollutions.
Cette Mission d’information oublie étrangement d’évoquer les questions
liées à l’assurance des obtenteurs OGM ainsi que leur responsabilité
civile et pénale en cas de pollution génétique.
A quelques semaines du débat législatif sur la coexistence OGM/non OGM ,
le rapport de la mission parlementaire exprime à travers ses
recommandations le mépris dans lequel elle tient les 75 % de citoyens,
les 70% de maires et la quasi-totalité des régions qui expriment leur
opposition aux OGM.
Alors que les cas de contamination génétique dues à des essais en pleins
champs se multiplient (maïs Bt 10 aux USA, riz Bt en Chine) et
démontrent l’incapacité évidente de l’industrie biotechnologique à
contrôler les disséminations d’OGM, et face à la partialité des
propositions rendues publiques par cette Mission d’information, les
signataires appellent le Gouvernement à rejeter sine die ce catalogue
publicitaire orchestré par le lobby génétique et à établir de toute
urgence un moratoire sur les essais en plein champ et les cultures
commerciales d’OGM.