Nouvel aéroport de Notre Dame des Landes : un projet ruineux et inutile

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Nouvel aéroport de Notre Dame des Landes : un projet ruineux et inutile

Le Gouvernement vient d’autoriser, ce dimanche matin, les travaux de création d’un nouvel aéroport international à Notre Dame des Landes, dans le département de Loire Atlantique. Réaction de France Nature Environnement.

Sur la forme, rappelons que le Président de la République a indiqué, dans son discours de clôture du Grenelle de l’environnement que pour tout projet susceptible de porter atteinte à l’environnement, la décision négociée des 5 acteurs (Etats, élus locaux, syndicats, patronat, associations) se substituerait à la décision unilatérale de l’administration.

Or, FNE et les associations qui se sont engagées depuis des années contre ce projet comme la FNAUT et la LPO ont constaté que la décision de créer l’aéroport de Notre Dame des Landes avait été prise avant même que ne soit organisé le débat public. Une nouvelle fois, la participation des associations n’a servi qu’à cautionner un choix réalisé sans elles.

A la suite du Grenelle de l’environnement, le Gouvernement a décidé de confier à un parlementaire le soin de définir de nouvelles conditions de participation des associations de protection de l’environnement aux choix publics. Dans le même temps, il autorise un projet qui ne tient aucun compte de l’expertise des associations…où est la cohérence ? N’est il pas urgent d’attendre les conclusions de la mission confiée à ce parlementaire ? FNE demande l’abandon de ce projet et la poursuite d’une réflexion globale sur la politique des transports.

Sur le fond, cet aéroport, d’un coût de 580 millions d’euros (desserte routière comprise) est à la fois ruineux et inutile pour l’environnement.

Implanté à quinze kilomètres au nord-ouest de Nantes, cet aéroport est prévu pour entrer en service en 2012. Ses partisans espèrent qu’il pourra accueillir trois millions de passagers à son ouverture et jusqu’à neuf millions en 2050.

La Commission d’enquête publique, qui a eu bien du mal à donner un feu vert, a elle-même noté dans son rapport (p 353) que ce projet présente un lourd passif : « un lourd tribut pour l’environnement (eau, faune, flore), un lourd tribut pour l’agriculture (près de 1000ha de terres agricoles sacrifiées voire plus à long terme), un impact socio économique fort sur les communes limitrophes, des mesures de compensation qui semblent trop limitées (..), des incertitudes qui restent à lever sur les liaisons fer.. » Tout aussi grave : la Commission d’enquête note qu’il ne s’agit que d’un « pari sur l’avenir » ( !) et qu’aucune alternative n’a été étudiée…

Faut-il rappeler que le transport aérien contribue aux émissions de gaz à effet de serre qu’il faut pourtant diviser par quatre ?

Arnaud Gossement ajoute : « Malgré les conclusions du Grenelle sur la nouvelle démocratie écologique et le développement du ferroviaire, malgré les conclusions de la conférence internationale de Bali sur la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre, malgré la flambée du prix du pétrole : le Gouvernement, sous la pression d’intérêts locaux, commence bien l’année en autorisant un aéroport international dont il serait intéressant de faire le bilan carbone ! Les associations n’ont plus le choix. Malheureusement, une fois de plus : il faudra porter le débat devant le Juge. »

NB :
- Le texte de la déclaration d’utilité publique parue au JO est consultable ICI (dernier JO publié)
- Pour toute information sur l’aéroport : site internet de l’association ACIPA

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