Comment voyez-vous le Service Civique aujourd’hui ?
N.B. - Le processus d’appropriation du Service civique par les associations est à la fois réel et progressif. Il montre combien le parti pris d’un service volontaire a été le bon. En effet, les responsables associatifs n’ont pas sous-estimé les risques. La concurrence avec l’emploi qualifié dans les associations, le sous-emploi des jeunes, mais aussi une fragilisation du bénévolat ne sont pas des sujets de préoccupation mineurs.
Les associations ont également perçu tout le potentiel que représente cette possibilité nouvelle donnée aux jeunes générations de découvrir en profondeur notre univers. Nous mesurons que le Service civique peut apporter une solution au problème générationnel que rencontrent bon nombre d’associations et contribuer ainsi à ouvrir de nouveaux horizons à la vie associative.
Comment voyez-vous son avenir ?
N.B. - Il est rare que la montée en charge quantitative se conjugue bien avec la qualité ; c’est le cas pour le Service civique. Pour construire une culture du volontariat, pour que chaque partie prenante du projet comprenne qu’il s’agit d’un temps consacré à la collectivité pendant lequel il est attendu que le jeune volontaire donne de lui-même, tout en étant récompensé par le sentiment d’avoir été utile, au-delà de l’indemnité, il faut que l’expérience ne soit pas réservée à quelques uns. Il faut que cela devienne naturel de passer par cette “étape de vie” pour reprendre l’expression d’Unis-Cité, pour se connaître soi-même et comprendre les autres.
Mais il faut aussi, si l’on ne veut pas renforcer le sentiment d’une citoyenneté à deux vitesses, que ce service ne reproduise pas les inégalités. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un dispositif d’insertion mais bien d’un acte d’engagement de la part d’un individu, quel qu’il soit. Mais il n’est pas envisageable que le Service civique ne soit pas effectivement ouvert à tous les jeunes, en particulier aux plus défavorisés.