Missions

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Certaines se consacrent exclusivement à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. La plupart des autres associations sont encore plus spécialisées : dans la défense des droits des chômeurs, des étrangers, du droit d’asile, des malades du sida, des mal-logés, des femmes victimes de violences… On pourrait multiplier les exemples. Souvent récentes, ces associations sont nées d’une actualité qui les rendait nécessaires.

Amnesty international lutte partout dans le monde pour la liberté d’opinion, contre la peine de mort et la torture, mais ses sections nationales n’ont pas vocation à s’occuper des violations qui concernent le pays où elles se trouvent et participent peu aux débats politiques. D’autres fondent leur défense des droits de l’homme sur leurs convictions religieuses, comme par exemple la Cimade ou l’Acat (Association des chrétiens pour l’abolition de la torture).

D’autres encore, ont une vocation d’action essentiellement humanitaire, ou sont rattachées à une grande organisation internationale regroupant des États.

La Ligue des droits de l’Homme collabore souvent, tant au niveau national qu’au niveau local, avec toutes ces associations, comme elle collabore, aussi, avec l’ensemble du mouvement syndical, ou, bien qu’elle ne participe pas aux consultations électorales, avec les partis politiques qui partagent certains de ses objectifs.

Mais elle se distingue fortement de toutes les autres associations par les particularités suivantes :

Laïque, elle compte des membres de toutes opinions philosophiques et religieuses, mais ne fait référence en tant que telle a aucune religion. Association généraliste, elle entend lutter contre l’ensemble des atteintes aux droits de l’individu, dans tous les domaines de la vie civique, politique et sociale. Pour cela, elle ne se contente pas de dénoncer les injustices : elle veut promouvoir la citoyenneté politique et sociale de tous et garantir l’exercice entier de la démocratie. Elle considère que la défense des libertés politiques et celle des droits économiques et sociaux sont inséparables. Elle fait donc reposer l’engagement pour les droits de l’Homme sur un engagement civique et politique.

L’intitulé complet de la LDH est " Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen ". Autrement dit, elle ne veut ni opposer, ni séparer les droits personnels de l’homme et les droits politiques et sociaux des citoyens. Mieux, elle estime que c’est par le développement des pouvoirs des citoyens que les droits de l’Homme sont sauvegardés et renforcés. Cela fait de la LDH une organisation politique, quoique non partisane. Elle se situe à l’intérieur de la République, quitte à en être, délibérément, la mauvaise conscience.

C’est pourquoi elle tient à son nom : elle refuse notamment de parler de " droits humains ", mauvaise traduction de l’anglais et méconnaissance de l’universalisme du mot " Homme " qui désigne tous les individus de l’espèce humaine. Elle ne se reconnaît pas non plus dans les " droits de la personne ", qui introduisent une vision humanitaire et dépolitisée des droits, qui laisse volontairement de côté le citoyen.

Le nom complet de l’association est communément raccourci en " Ligue des droits de l’Homme ", d’où son sigle " LDH ". " Française " ne signifie pas qu’elle se borne au territoire national, puisqu’elle est concernée par les questions internationales et les conséquences de la mondialisation. Elle est membre de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH) qu’elle a contribué à fonder en 1922 et de l’Association européenne née en 2000. Le logo qui la symbolise reprend les trois éléments de la devise républicaine : le bonnet phrygien pour la liberté, la balance pour l’égalité, le rameau d’olivier pour la fraternité.

Fondée à l’occasion de l’affaire Dreyfus, la Ligue des droits de l’Homme est riche d’une histoire de lutte pour les libertés, à travers un siècle qui, de l’antisémitisme au colonialisme, des grandes affaires judiciaires aux nouvelles technologies ou à la mondialisation du capital, lui a fourni d’innombrables occasions d’entrer en résistance et de combattre non seulement pour l’affirmation des droits mais pour leur application effective. C’est à partir de cette tradition qu’elle cherche à répondre aux enjeux du présent.

Quelques principes
Organisation civique, la LDH intervient dans tous les domaines concernant la citoyenneté et les droits et libertés, collectifs ou individuels. Elle n’est donc pas une organisation humanitaire ou caritative.

La LDH est une association politique : les principes qu’elle défend et les propositions qu’elle avance l’amènent à prendre position sur les causes et les remèdes à apporter aux dysfonctionnement qu’elle combat.

C’est une association laïque : elle défend la liberté de croyance et d’opinion de tous, dans le cadre des lois de la République qui garantissent la liberté de conscience et organisent le libre exercice de tous les cultes.

La LDH n’est pas un syndicat : à l’inverse de ceux-ci, elle a en charge la défense de principes et non d’intérêts catégoriels.

N’ayant aucune vocation à l’exercice du pouvoir, elle n’est pas un parti politique et elle est indépendante des partis. Pour autant, la LDH considère que les partis politiques sont un des éléments essentiels du fonctionnement de la démocratie et elle entretient avec eux les rapports nécessaires aux combats qu’elle mène.

La LDH n’intervient pas dans les élections, sauf si elle estime que ses principes fondamentaux y sont mis en jeu.

La Ligue est un contre-pouvoir : à ce titre, elle veille à être indépendante des structures de l’État et son action ne peut être limitée par les relations qu’elle entretient avec celles-ci. Son domaine d’intervention exclut qu’elle participe, sous quelque forme que ce soit, à l’exercice du pouvoir.

Elle inscrit son action dans le cadre de l’état de droit et de la démocratie, sans s’interdire d’aller au-delà lorsque la situation l’exige et que le respect de droits fondamentaux est en cause.

À propos des méthodes
La crédibilité de la LDH, c’est d’abord l’application de ses principes dans tous les cas et à tous : ses actions ne sont pas tributaires de la " théorie des climats ", car les droits sont universellement applicables .

La LDH n’est pas en compétition avec quelque autre organisation que ce soit. Elle respecte l’originalité de chaque organisation et ses spécificités.

Elle entretient les rapports qu’elle juge utiles avec toutes les forces politiques, associatives et syndicales. Elle n’a d’exclusive qu’à l’égard de ceux qui violent les principes pour la défense desquels elle a été créée.

Compte tenu de sa vocation généraliste, de son activité et de son histoire, elle a naturellement vocation à favoriser les rassemblements et les actions dans le cadre de collectifs. La LDH s’y fixe deux règles : refus des exclusives à l’égard de tel ou tel ; respect de tous les partenaires dans les processus de prise de décision et dans les actions.

La LDH maintient, autant que cela est possible, un dialogue permanent avec les pouvoirs publics. Ceux-ci ne sont jamais des " ennemis " a priori. Elle se donne le droit de contrôler l’activité des structures de l’État lorsque la défense des droits est en cause : elle exerce un droit de critique et fait connaître ses critiques à l’opinion publique.

La Ligue des droits de l’Homme, enfin, propose les changements ou évolutions qui lui paraissent nécessaires. Elle sensibilise les pouvoirs publics et l’opinion publique à ces sujets.

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