Les médicaments génériques ont aujourd’hui trouvé leur place dans l’armoire à pharmacie des Français. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Au début des années 1980, la Mutualité Française est pratiquement seule à défendre l’intérêt de ces copies de médicaments originaux, dont le brevet est tombé dans le domaine public. Les génériques, fait-elle valoir, ont le même effet thérapeutique, mais ils sont 30% à 50% moins chers car les frais de recherche sont amortis.
Cet engagement de la Mutualité Française se traduit en 1987 par l’édition d’un premier "Guide des spécialités" à l’usage des médecins : il présente une liste de 10 molécules permettant de comparer, à efficacité égale, le prix des médicaments vendus en pharmacie. Ce document, enrichi à chaque nouvelle édition, provoque l’hostilité de l’industrie pharmaceutique. Le mouvement mutualiste est accusé de vouloir "tuer" la recherche sur le médicament en privant les laboratoires du fruit de leurs investissements.