Nées au XIXe siècle dans les espaces délaissés par le marché et la puissance publique, fondées sur des regroupements de personnes porteurs d’un projet collectif, les différentes familles de l’économie sociale représentent un poids économique considérable dans notre pays : coopératives, mutuelles, associations, et aujourd’hui fondations assurent 10 % de l’emploi privé et 12 % du PIB, sans prise en compte de l’activité bénévole. Le secteur financier y est particulièrement bien représenté, avec des banques coopératives détenant 60 % des dépôts, et des mutuelles d’assurance détenant par exemple 53 % du marché de l’assurance-automobile, mais aussi d’autres domaines importants : santé, agriculture, commerce, industrie, services à la personne...
Appliquant la règle démocratique un homme une voix, s’interdisant la répartition des profits réalisés, les entreprises de l’économie sociale sont moins directement exposées à l’influence des marchés financiers et à leur vision de court terme ; elles se démarquent aussi des sociétés par actions en mettant en avant des valeurs de solidarité et d’intérêt collectif ou social, en phase avec certaines aspirations profondes des Français. Dans un monde économique qui tend à être dominé par la valeur actionnariale, elles assurent une diversité des modèles très précieuse pour le développement équilibré de notre société.