Le chef de l’Etat, en s’exprimant devant
les mutualistes réunis à Bordeaux à l’occasion
du 39è congrès de la Mutualité
française, a exprimé le souhait que les
complémentaires santé participent à la
prise en charge des « nouveaux besoins »
de protection sociale.
Pour lui, les régimes de base ne pourront
pas tout financer et il faudra faire des
choix, la croissance économique, même
quand serons sortis de la crise, ne permettra
sans doute pas aux régimes de
protection sociale de base de couvrir
l’intégralité des nouveaux besoins.
Sans entrer dans le détail, Nicolas Sarkozy
a cité la dépendance et les maladies
chroniques, c’est-à-dire les affections de
longue durée, prises en charge à 100 %
par la Sécurité sociale.
Pour ce qui est de la dépendance, il ne
peut s’agir que de la mise en cause de la
création du 5ème risque, pour s’en tenir
aux aides actuelles, versées aux familles
sous conditions de ressources.
Le chef de l’Etat a évoqué devant les
congressistes les dépassements d’honoraires
dans les cliniques, qui incitent
certains de nos concitoyens à renoncer
aux soins, en constatant que l’Assurance
maladie et les syndicats des médecins
n’étaient toujours pas parvenus à un
accord sur ce sujet.
Cela fait des années a-t-il ajouté, que le
sujet des dépassements d’honoraires est
sur la table et il est temps de le traiter, au
besoin au plan législatif.
Pour répondre à cette situation, les mutuelles
ont avancé leurs propres recettes
pour « moderniser » le système de santé,
en dressant un bilan sévère des réformes,
menées dans le secteur de la santé ces
dernières années, qui n’ont pas permis
d’atteindre l’objectif d’un équilibre en
2007.
La Mutualité propose de participer plus
activement à la gestion des affections de
longue durée, les ALD, en souhaitant
orienter les patients vers des services de
soins pratiquant le tiers payant, où les
professionnels seraient rémunérés de
manière forfaitaire.
Le mouvement mutualiste mettrait à
profit son réseau de soins, qui comprend
déjà une centaine d’établissements hospitaliers
et qui ne demande qu’à s’étendre.
Dans le même ordre d’idées, le chef de
l’Etat s’est déclaré favorable à un partenariat
nouveau entre l’assurance maladie
et la Mutualité française, en souhaitant
que les assureurs complémentaires signent
les accords entre l’assurance maladie
et les syndicats de médecins, portant
sur les frais d’optique et dentaires.
Ceci va dans le sens des filières de soins
mises en place par les assureurs du secteur
commercial, comme les mutuelles,
concernés par le contrôle des frais de
santé.
Le chef de l’Etat a également jugé « normal
» que la Mutualité, comprenez par
les représentants des assureurs santé
complémentaires en général, soient représentés
au conseil de la Caisse nationale
d’assurance maladie, la CNAM, et au
conseil de surveillance des futures agences
régionales de santé.
Il s’agit de ne pas laisser déraper les besoins
de financement de la protection
sociale, face au vieillissement de la population.