Ils ont entre 16 et 25 ans et ont opté pour une entrée rapide dans la vie active. S’ils ont une certaine idée de ce que recouvre la notion de risques professionnels, leur information est limitée. Et leurs droits trop restreints.
Les apprentis – en général des jeunes âgés de 16 (parfois moins) à 25 ans – échappent à des dispositions majeures du Code du travail. Depuis ce constat, établi en 2002 par l’Institut national de recherche et de sécurité (Inrs), les choses ne se sont pas améliorées. Selon l’étude menée en 2003-2004 par le service de médecine du travail interentreprise (Smti) de Montauban (Tarn-et-Garonne), près de 5 % des 400 jeunes interrogés n’ont aucun jour entier de repos dans la semaine, et 46 % jugent leur travail pénible. On y apprend encore que 50 % des moins de 18 ans portent des charges supérieures à 20 kilos, contrairement à ce que préconise le Code du travail.
Des textes de loi à la réalité
Xavier, dix-huit ans, est en deuxième année d’apprentissage chez les Compagnons du devoir, à Lyon. Il est apprenti staffeur [1]« Dans la boîte où je fais mon stage, je travaille avec des personnes différentes, mais on n’aborde pas trop les questions de santé et de sécurité. » Pourtant, grâce à ses quelques cours théoriques, Xavier a acquis certains réflexes : « Quand je dois manipuler de la laine de verre, je demande un masque. Mais il n’y en a pas toujours. » Pour les moulures en silicone, un mélange de substances est nécessaire. Les gants en latex, « il nous a fallu trois mois pour en avoir », raconte Xavier.