Quartiers rasés, patrimoine foulé, opposants brutalisés, flamme bousculée, raison économique du plus fort, valeurs nationalistes entonnés à tue-tête ... Il s’agit évidemment des JO de Pékin, les plus coûteux de l’histoire. Que restera t-il de ce gigantesque spectacle médiatique donné au monde ? Des moissons de médailles qui flattent des nationalismes de mauvais aloi, et la glorieuse incertitude du sport laminée par les moyens techniques, technologiques, psychologiques, scientifiques, médicaux, financiers mobilisés par les pays les plus riches.
Après le Tour de France cycliste malade du dopage, les soupçons se font tenaces au-dessus de chacune des performances de ces surhommes. Sous les feux des projecteurs, on cherche le sensationnel, l’émotion, les larmes.... On arrache quelques banalités à quelques icônes. On pavoise, on commente allègrement cependant qu’on se fiche comme d’une guigne des années de jeunesse perdue, des corps déformés, des rêves sans lendemain. Combien de ces athlètes sombrent dans l’oubli aussi vite qu’ils ont provoqué quelques « olas » aussi amères que bruyantes.
Cette overdose finirait par lasser les sportifs qui ne peuvent plus s’identifier à ces « machines de guerre médiatico-financières » ou même ces téléspectateurs qui pour de multiples bonnes raisons n’ont pas été aussi nombreux que prévus au spectacle mondialisé d’une débauche de corps politiques et de chiffres d’affaires alors que cette manne gigantesque pourrait être investie dans des équipements ou organisations de proximité au bénéfice des millions de pratiquants qui attendent du sport plaisir, bien-être, santé, convivialité. Ces sportifs ordinaires, humains, électeurs à l’occasion auront-ils le dernier mot ? Sonneront-ils l’heure d’une autre idée du sport ? D’un sport utile à l’homme et à la société, d’un sport éducatif et social, ouvert à tous. Ce défi-là en vaut bien d’autres !