Le 19 janvier, la troisième directive européenne du permis de conduire entre en
vigueur. De nombreuses évolutions au menu pour les deux-roues, avec la création d’une
catégorie intermédiaire A2, un permis automatique pour les gros scooters, mais surtout
une refonte de l’examen qui va plutôt dans le bon sens.
Des épreuves plus cohérentes
Le permis moto actuel, incluant une phase hors circulation pour travailler l’utilisation des commandes,
les manœuvres, l’évitement et le freinage, était jugé complet mais parfois un peu trop technique,
poussant à un certain « bachotage » de l’épreuve au détriment d’un apprentissage plus concret,
notamment sur route. Préparée depuis 2006, cette réforme répond à plusieurs de ces critiques : par
exemple, le chronomètre des slaloms est enfin abandonné et remplacé par la mesure d’une vitesse
minimale à certaines phases ; le parcours lent prépare mieux au dosage de l’embrayage et du frein
arrière ; la théorie, si importante et pourtant souvent négligée, est mieux mise en valeur, de même que
l’apprentissage en circulation.
Une nouvelle catégorie
Si pour les 125cc (permis A1 à 16 ans ou permis voiture + 2 ans d’expérience et 7H de formation) rien
ne change, le permis A2 est créé. Accessible entre 18 et 24 ans, il permet de conduire des deux-roues
jusqu’à une puissance de 47,5 chevaux (contre 34 pour les débutants jusqu’ici), une limite plus cohérente
et en phase avec les véhicules du marché et développant l’accès progressif à la puissance. A partir de 24
ans, ou après 2 ans de permis A2 et un complément de formation, le permis moto complet (A) est
possible. A noter la possibilité aussi de passer un permis restrictif aux boîtes automatiques (qui existait
pour la voiture), et permet de conduire uniquement les deux-roues automatiques, visant essentiellement
les conducteurs de gros scooters. Pour les cyclomoteurs, le BSR devient le permis AM, mais n’est pas
soumis à points.
Une évolution positive
L’Association pour la Formation Des Motards travaille depuis près de 30 ans sur la formation deux-
roues, avec des stages de perfectionnement et un label de qualité pour les écoles. Elle a participé à la
transposition française de cette réforme et la considère globalement comme allant dans le bon sens,
même s’il reste des points à améliorer : mieux lutter contre les phénomènes de sur-confiance, développer
encore la théorie et aller plus loin dans l’enseignement en circulation. Mais dans l’ensemble on progresse
vers une épreuve plus utile, ressemblant mieux à ce que les novices vivront sur la route.
Sachant que le plus important n’est pas tant le texte ou l’examen, mais de choisir une école de qualité,
dont les méthodes et l’état d’esprit favorisent l’apprentissage de la conduite, et non pas seulement le
passage du permis.