A Bruxelles, la définition du statut de Société Mutuelle Européenne va, selon toute vraisemblance, être repoussée à la prochaine mandature européenne, c’est-à-dire aux calendes grecques. En France, la loi Hamon sur l’économie sociale et solidaire, qui comporte pourtant un certain nombre d’avancées (comme celles concernant les certificats coopératifs, nouvelle forme de financement offerte aux structures mutualistes), va être votée en début d’année prochaine dans l’indifférence générale. Décidément, la cause mutualiste peine à faire recette. Dans notre économie mondialisée et médiatique, le mutualisme, cela fait apparemment ringard.
Et pourtant. Cette indifférence fait fi de la réalité. D’abord parce que le monde mutualiste, qui a manifestement du mal à se vendre, pèse d’un poids très lourd. Les coopératives et les mutuelles représentent près de 5 millions de salariés en Europe, pèsent de 7 à 8 % du PIB en France et dominent de nombreux secteurs dans notre pays, l’agriculture bien sûr, mais aussi la banque et l’assurance. Ce poids lui-même justifierait que l’on s’interroge quelques instants de raison, sur les éventuelles vertus de ce modèle.